Il y a plus d’un siècle, Jaurès disait que le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée l’orage. C’était la naissance du mouvement communiste, porteur d’un immense espoir, celui d’une autre société, d’une humanité réconciliée, sortant de la préhistoire de la concurrence de tous contre tous. Le communisme a connu des hauts et des bas, des succès et des drames. Il est encore en adolescence, quand le capitalisme né au moyen-âge montre chaque jour sa sénilité, malgré les « start-up » et la technologie.
Il y a 50 ans, le capitalisme semblait en recul, notamment en Asie avec la révolution chinoise et la victoire vietnamienne qui venait. Mais de services spéciaux en commission trilatérale et guerre médiatique, il engageait une contre-offensive au nom de la liberté et de la planète. Au Chili, le coup d’état fasciste ouvrait une longue période de restructurations économiques dont les effets brutaux contre les conditions de vie se sont répandus sur toute la planète, de l’Afrique à la Grèce, de Thatcher à Macron.
C’est aujourd’hui de ce même Chili que se répand une nouvelle époque de révoltes populaires. Je fais le vœu que 2020 confirme cette contre-offensive des peuples pour de nouvelles révolutions, pour un monde multi-polaire imposant la paix aux fauteurs de guerres, redonnant leur place aux services publics pour les droits de tous, pour la liberté, l’égalité et la fraternité. C’est un enjeu mondial, national, mais qui se construit aussi dans nos quartiers, dans les liens que nous tissons entre nous contre le règne de la violence.
C’est pourquoi je nous souhaite une année riche de solidarité et de fraternité. et vous offre ces vers de notre ami poète Vénissian Thierry Renard. Ils nous parle de ce temps qui porte nos révoltes inachevées.
Le temps nous porte
(…)Pour aller à l’essentielbrûlons quelques étapesl’essentiel estce peu de vérité contenudans un regard familierest cette bouche absentequi voudrait bien parleril y a en ce monde beaucouptrop d’exclus de la parolec’est pour eux que j’élèveun peu la voix-* parfoisc’est vrai le monde changesans cesse en mouvementet pour ces générationsde veuves d’orphelinsde femmes et d’hommesqui ont déjà beaucoup souffertet subiles humiliations de l’histoirele passé n’est pas mortpas engloutic’est vrai le monde changea changéva encore changermais l’œuvre est intactequi demeure muette blessée(pourtant sans cesseen gestationet à jamais irréparable)il faut rendre la paroleà celles et ceuxqui l’ont perdue
Thierry Renard Œuvres poétiques, L’injustice commence là. Là ou l’instant s’abime
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