Le premier daté du 20 Septembre dernier s’intitule « Université-cible » : personnels et usagers toujours dans le brouillard…
Nous constatons une fois de plus, et ce malgré les demandes d’informations répétées durant l’année universitaire, que l’opacité est toujours de mise :
- depuis le document superficiel diffusé aux personnels le 3 juillet via intranet, aucune information plus précise concernant l’avancée du « chantier université cible » n’a été diffusée ;
- la conférence inter-établissements annoncée pour juin/juillet n’a pas eu lieu ;
- d’importantes divergences, voire des contradictions, apparaissent dans les informations parcellaires émanant de chaque établissement ;
- la composition des groupes de travail (composantes, structures ou organisation, fonctions support, …) n’est même pas publique.
Pour autant, il semblerait que la reconfiguration du paysage universitaire lyonnais continue d’avancer à grands pas et que les groupes de travail doivent rendre leurs conclusions finalisées et définitives pour mi-octobre.
… nous réclamons que soient communiqués, dans les plus brefs délais et à toute la communauté universitaire, la composition des groupes de travail annoncés et les documents de travail qui circulent entre personnes autorisées, afin de pouvoir faire des propositions en temps utile.
Nous demandons que la communauté universitaire puisse prendre part aux réflexions, aux débats et décisions qui la concernent et que les élu⋅es cessent d’être méprisé⋅es.
Lyon, le 20 septembre 2018
Associations, collectifs et syndicats signataires : DTUL, Idexit, IDDE, FSU (SNASUB Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3 ; SNESUP Lyon 1, Lyon 3, ENS ; SNCS Lyon 1), CGT FERC SUP (FERC SUP 42, Lyon 1, Lyon 3, ENS, INSA, ECL ; SNTRS-CGT Lyon CNRS), SUD (Lyon 1, Lyon 3, ENS, Sud Éducation 69, Sud Recherche EPST 69 et 42)
Le deuxième communiqué du 11 octobre est intitulé « Combien coûte l’Idex ? »
La dotation liée au label IDEX pour l’ensemble de nos universités et établissements est de 13,5 millions d’euros par an, sur un budget annuel total de plus d’un milliard d’euros. Mais cette dotation est à mettre en regard avec les frais de fonctionnement de la COMUE « Université de Lyon », en charge de sa gestion, qui sont de… 55 millions d’euros sur quatre ans ! Ainsi, pas un centime du fameux IDEX n’arrive aux chercheurs et aux étudiants.
La presse a déjà fait état du coût exorbitant des différents « cabinets de conseil » privés dont s’entoure l’exécutif, avec bien peu de résultats ! Rappelons également la rémunération indécente des membres du « Scientific Advisory Board » de l’IDEX, qui peut s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour une simple réunion, pour quelques pages de conclusions triviales dénuées de tout intérêt stratégique …
Il serait temps que les élus politiques (de l’État, de la Région, de la Métropole, etc.) exigent l’arrêt de ce gaspillage d’argent public.
Et le dernier le 18 octobre intitulé « un millefeuille très fragmenté »
1re feuille : L’actuelle ComUÉ « Université de Lyon » avec ses 11 membres et ses associés. Depuis l’explosion en vol de « l’université unique intégrée » promise dans la candidature IDEX (exclusion de Lyon 2 et retrait prudent de l’IEP, l’ENTPE, Centrale Lyon et l’ENISE), il paraît peu probable que cette couche disparaisse, même si elle devra être transformée. Il faut en effet assurer la coordination territoriale de la loi Fioraso, obligatoire pour tous les établisse- ments dépendant du ministère ESR, avec rappelons-le un contrat quinquennal de site unique et des volets par établissements.
2e feuille : Le « consortium » IDEX Défini par une convention et un accord non publics, il regroupe 9 ou 10 membres de la ComUÉ … Il a sa propre gouvernance (opaque) …
3e feuille : L’université cible à 5 Une fois Lyon 2 exclue autoritairement, et une fois enlevés les 4 qui préfèrent rester à l’extérieur (pour ne pas perdre leur personnalité morale et leurs diplômes), l’université cible se construirait à partir des universités Lyon 1, Lyon 3, Saint-Étienne, et de l’ÉNS et l’INSA. Ces établissements se regrouperaient dans un établissement expérimental à statut très dérogatoire permis par l’ordonnance qui devrait être prise avant la fin de l’année. Le vote formel des établissements pour ce regroupement (et ses statuts) serait planifié en juillet 2019 : c’est demain.
4e couche : L’institut de licence et les « pôles » … les licences seront regroupées dans un institut, c’est une promesse du dossier de candidature IDEX reprise dans les « principes incontournables », non votés, mais appliqués…
Le 3 juillet dernier, les établissements ont simultanément communiqué sur la composition potentielle des 8 ou 9 pôles, qui ont vocation à devenir en 2025 les composantes de l’université cible.
Il s’agit d’un changement total, puisque les composantes des universités sont morcelées, les morceaux étant éparpillés puis réunis autrement. Par exemple, sans parler de la licence, la Faculté ST de Lyon 1 serait démembrée puis répartie dans 3 pôles. Des disciplines sont divisées entre plusieurs pôles : informatique, biologie, langues … etc… Tout cela de façon incohérente avec les laboratoires de recherche.
Il est important ici de rappeler que le principe même voulu par le « jury international » est que la gestion des ressources humaines et des diplômes soit pour l’essentiel centralisée à la présidence de l’université cible, voir les « conditions à deux ans »
5e niveau : Les « morceaux », l’ÉNS et l’INSA À l’intérieur de chaque pôle on retrouverait alors les « morceaux » issus du découpage des composantes des universités et deux cas particuliers : l’ÉNS et l’INSA. On leur promet qu’ils garderont leur personnalité juridique mais l’annexe 4 du dossier IDEX qui conditionne les financements affirme "ce statut permettra que l’université cible intègre écoles et universités dans un établissement unique avec une seule personnalité morale…
Voila ce que les politiques des gouvernements successifs fabriquent, une technocratie bureaucratique déconnectée de la réalité des enseignements et des recherches… J’en profite, monsieur le maire Jean-Paul Bret, cher collègue, serez-vous celui qui laissera disparaître l’INSA en votant silencieusement pour tout ce que l’état propose ?
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# Le 8 novembre 2018 à 10:42, par Pierre-Alain En réponse à : Représentant de la métropole au conseil de l’université de Lyon
Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, qui a été élu comme représentant de la métropole au conseil de l’université de Lyon, m’a répondu assez longuement, commençant par critiquer la phrase sur un « élu courageux qui prendra le risque de rencontrer les syndicats universitaires »… évidemment, c’était une marque d’humour pour dire qu’il n’y avait bien sûr aucun risque à les rencontrer !
Mais au final, Jean-Paul Bret a justifié son soutien à toutes les délibérations des conseils qu’il a soutenu le plus souvent contre l’avis unanime des représentants de personnels… comme j’ai eu l’occasion de le rencontrer dans le conseil d’administration de l’INSA où je siégeais comme élu enseignant-chercher, il me fait remarquer que je disais la même chose au conseil de l’INSA et au conseil métropolitain… Effectivement, je n’ai aucune raison d’intervenir différemment ! Et j’aurai pu lui dire que lors d’une séance où il était présent portant sur les modalités du « plan campus », les élus du personnel avaient bien raison de critiquer le choix d’un « PPP », un partenariat public privé qui assure une rente à de grands groupes et fait exploser les coûts pour l’argent public… d’ailleurs, même les directions d’établissements concernés se sont finalement rangés à cet avis devant les risques de ce PPP proposé par l’état et la direction de la communauté d’université de Lyon à l’époque… Le PPP a été abandonné au profit d’une maîtrise d’ouvrage publique…
Reste que je ne comprends pas pourquoi Jean-Paul Bret, qui intervient souvent pour critiquer la métropolisation actuelle et défendre la place des communes ne se démarque pas des réformes universitaires.. Il devrait pourtant critiquer la « métropolisation universitaire » et défendre la place des établissements, et comme j’apprécie le plus souvent la rigueur et la qualité d’argumentation de ses interventions, ce serait une aide pour les personnels des universités qui cherchent comment défendre le service public d’enseignement et de recherche…
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