Car la file d’attente des demandeurs de logement social s’allonge chaque année, et les réformes Macron ont donné un brutal coup de frein à la construction. D’un objectif de 130 000 logements avant Macron, la construction est passée en dessous de 100 000 en 2020, seulement 80 000 en 2022, et les prévisions de la banque des territoires annoncent moins de 70 000 en 2025… Et il y a pourtant 2 millions de demandeurs !
Mais bien sûr, le ministre ne met pas en cause les politiques gouvernementales qui provoquent ce résultat catastrophique, les coupables sont pour lui les locataires du parc existant ! Il faut en faire partir le maximum et il annonce une évaluation régulière et obligatoire de « la situation personnelle, financière et patrimoniale » des locataires.
La loi ELAN voté par un précédent gouvernement Macron avait déjà demandé aux commissions d’attribution d’assurer l’évaluation de l’occupation des logements, pour étudier la situation des locataires. Il fait semblant de ne pas savoir que ce que montre d’abord cette évaluation, c’est qu’il y a énormément de situation de suroccupation avec la recherche de logements plus grand en nombre insuffisants, ou de sous-occupation, notamment liée au vieillissement, avec la recherche de logements plus petit et.. accessible, en nombre tout aussi insuffisants !
Ce qui freine la mobilité des locataires, c’est qu’ils ne trouvent pas le logement différend qui réponde à leur besoin !
Ce qui fait exploser la bombe du logement social, c’est la chute de la construction, et des bailleurs sociaux saignés par le gouvernement et sa « réduction de loyer de solidarité » pour leur faire compenser la baisse des APL dans le budget de l’état !
Mais tout cela n’intéresse pas Mr Kasbarian qui a déja annoncé la remise en cause de la loi SRU qui permettait de pousser les communes qui n’ont pas beaucoup de logements sociaux à en construire. Avec lui, il suffira de construire des logements dits « intermédiaires », plus chers que les logements sociaux, qui sont supposés répondre aux demandes des « couches moyennes », en sachant que 70% des Français sont éligibles au logement social, donc que ces « couches moyennes » visées par le ministre concernent les 30% qui sont au dessus des seuils… !
Bref, face à des millions de demandeurs qui vivent cette « bombe sociale du logement en train d’exploser sous nos yeux » que dénonce la fondation Abbé Pierre, le ministre n’a qu’une réponse, il met le feu en organisant la guerre entre demandeurs et locataires, entre catégories sociales. Dans cet esprit, on peut craindre qu’il propose bientôt d’envoyer de force les vieux du logement social en EPHAD pour faire de la place !
Un gouvernement qui ment effrontément !
Je ne vois pas comment dire autrement. Le ministre ment ! Il fait état de 8% des locataires qui sont au dessus des plafonds, sans dire que ces locataires paient déja un surloyer [1] ! sans dire non plus que depuis la loi ELAN, leur situation est étudiée annuellement par les bailleurs, sans dire non plus que le gouvernement lui-même considère que ces locataires peuvent dépasser les plafonds dans les quartiers prioritaires, ce qui représente 1,5 millions de logements sociaux sur les 5 millions… Donc soit le ministre les inclus et alors il propose d’aggraver la ségrégation sociale en concentrant encore plus les pauvres dans les quartiers populaires, soit il est incompétent !
La guerre entre demandeurs et locataires que propose le ministre explique pourquoi ce gouvernement ne veut pas sortir les quartiers populaires des ségrégations. Il ne veut pas répondre au droit au logement, il ne veut pas relancer la construction pour les millions de français qui ne peuvent plus payer un loyer dans le privé et qui ne peuvent pas acheter ! Il ne veut pas permettre à des quartiers populaires d’attirer des salariés avec des logements sociaux rénovés.
Et surtout, il ne veut financer
- ni la construction de logement social, Macron est le président qui a réduit le financement de l’aide à la pierre dans le budget de l’état à 0,
- ni l’aide aux locataires, Macron est le premier président à avoir réduit le budget des allocations logement, et on peut craindre qu’il n’annonce de nouvelles mesures dans le même sens !
Pour le logement comme pour l’emploi ou l’école, ce n’est pas seulement un gouvernement à droite toute, ce n’est pas seulement le gouvernement des privilégiés mais c’est aussi un gouvernement de guerre contre les milieux populaires, et à travers eux, contre tous les français qui ne sont pas des privilégiés !
L’action pour le droit au logement est plus nécessaire que jamais. Un rassemblement contre les expulsions et pour le droit au logement s’organise pour le 18 avril prochain à Vénissieux, notez la date !