démolition et rénovation urbaine… comment décider ? Enregistrer au format PDF

Jeudi 16 novembre 2017

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Jeudi 16 novembre 2017

Le projet de démolition d’une barre de 60 logements dans le quartier Edouard Heriot et de la rénovation des 200 autres logements à fait beaucoup discuter. Plusieurs rencontres ont eu lieu, des explications approfondies entre des groupes d’habitants et l’urbaniste qui dessine le futur de nos quartiers, des échanges avec l’élu à la politique de la ville, Idir Bourmetit et avec moi-même comme élu au logement… Le maire a demandé à l’architecte d’étudier un scénario alternatif à la démolition, 3 réunions de travail autour du maire avec l’urbaniste et les élus se sont tenus…

Mais pourquoi l’ubaniste a-t-il proposé cette démolition ? Il faut bien comprendre son objectif qui est sérieux et qui cherche à construire un quartier plus agréable à vivre qu’aujourd’hui. Ce n’est pas un fana de la démolition, c’est un professionnel qui réfléchit à la ville dans 20 ans, dans 30 ans, la ville de nos enfants…

Dans la première rénovation urbaine des années 2000, le plus gros problème de nos quartiers s’appelait…Venissy…il a fallu énormément de travail, de discussions, et…d’agent pour transformer complètement ce quartier et le quartier Amstrong qui lui fait face, autrement dit le cœur des minguettes. Et franchement, qui peut le regretter ? Personne ! A Venissy, on est passé d’un énorme bâtiment arrogant et invivable, a un véritable quartier mêlant commerces, logement et services publics… où tout le monde par exemple est content d’avoir une boulangerie de qualité ! Et si les espaces publics, les rues ne sont pas terminés, si chacun voudrait que le Casino s’améliore, tout le monde doit constater que la rénovation urbaine est une bonne chose…pour les habitants !

En face,dans le quartier Amstrong, qui se souvient des tours et des énormes difficultés de vie des espaces publics ? Là aussi, la rénovation urbaine a créé des espaces publics agréables, le mail, les espaces de jeux, et des logements diversifiés, accession, locatif social…

La deuxième phase de rénovation urbaine qui commence se concentre cette fois notamment sur la place du marché, un sujet infini de tous les conseils de quartier sur le stationnement, la propreté, et les « mésusages » en dehors des jours de marché… Il faut dire que cet espace vide est tout sauf un espace urbain de qualité, malgré les efforts faits pas la ville… Qui a envie de s’y promener avec des petits enfants ?

L’objectif de la rénovation urbaine est donc de redessiner cette place, avec si possible une halle couverte, et donc de redresser la rue Edourat Herriot et Albert Einstein pour retrouver aussi un lien plus fort avec le centre, urbaniser tout l’espace des balmes à la place des barres ICF de Monousseau en cours de relogement.

C’est ce redressement de la rue qui pose problème à la barre de 60 logements que l’urbaniste propose de démolir… Car cette barre va se retrouver le long de la future rue, et perdre beaucoup d’espaces extérieurs, ses boxes de garage… Le scénario de non démolition a été étudié, mais le point de vue de l’urbaniste, c’est qu’il n’améliore pas le cadre de vie de ces logements…

Lors de l’assemblée générale du conseil de quartier hier soir, le maire a présenté l’orientation qui ressort de toutes ces rencontres. La ville proposera à ses partenaires de maintenir la barre, si la grande majorité des habitants concernés confirment leur choix pour le scénario du maintien, malgré ses défauts. Le point important est que pour l’instant, seule la moitié des locataires ont participé aux discussions et se sont exprimés, presque tous pour le maintien. Le maire a insisté pour que tous les locataires soient contactés, informés, et que tous se soit exprimés avant que la décision de la ville ne soit prise, pour être proposée à la métropole, à Alliade, le bailleur, et à l’état qui finance la rénovation urbaine.

C’est une bonne démarche, franche, citoyenne, ouverte, responsable… Mais chacun doit bien réaliser que nous sommes tous ensemble devant une contradiction, et peut-être un piège…

Car nous avons besoin de la rénovation urbaine ! Nous voulons réussir la transformation de tous les quartiers des minguettes, si possible encore mieux que celle de Vénissy ou d’Amstrong, tenant compte de l’’expérience !

Si nous ne démolissons rien, nous limitons fortement la rénovation ! nous nous empêchons de modifier les conditions de circulation, de sortir de l’enclavement de nombreux quartiers qui ont été conçus comme des impasses à l’époque de la ZUP. Or nous voulons que tout le monde se retrouve dans une vraie ville, avec des commerces, des services, de l’emploi, et du logement diversifié…

Mais quand nous démolissons actuellement, nous savons que l’état nous interdit de reconstruire du logement social ! Autrement dit, nous rendons très difficile le relogement des personnes là où elle le souhaite. Mais ce n’est pas la démolition le problème, c’est la reconstruction et le relogement ! Comme je l’ai dit au conseil de quartier, si nous annoncions la construction de petites immeubles avec terrasses à la place de la barre ICF Monmousseau, avec une vue splendide sur le centre de Vénissieux et Lyon, et que ces logements soient accessibles aux locataires de la barre Edouard-Herriot, qui le refuserait alors ?

Autrement dit, nous voulons plus de rénovation urbaine, et nous voulons qu’elle répondre aux demandes de tous les habitants, donc en construisant des logements en accession pour ceux qui le souhaitent, mais aussi en locatif indépendant pour ceux qui le préfèrent, et en locatif social pour ceux qui en ont besoin !

C’est toute la contradiction que le maire et son équipe veut gérer avec les habitants en toute franchise. Si l’inquiétude l’emporte, nous risquons de réduire la rénovation urbaine et de retarder la transformation de nos quartiers… à l’inverse, si nous laissons faire le processus tout seul, nous risquons de multiplier les difficultés sociales et de faire des perdants de la rénovation urbaine…

L’équilibre est difficile à trouver, mais je crois que la solution est dans l’intervention de tous ! Si des centaines d’habitants s’expriment dans la concertation encours, si des amicales, des collectifs de locataires s’organisent, s’expriment, et…revendiquent plus de moyens au gouvernement…Nous pouvons peser dans le bon sens d’une rénovation urbaine qui invente la ville de 2035 ans tout en répondant aux attentes d’aujourd’hui…

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