Je suis intervenu à la commission proximité du Grand Lyon du mercredi 2 février dans une discussion sur un marché de récupération des métaux collectés dans les déchetteries. Des critiques étaient faites sur ce marché qui avait été gagné par un prestataire du Nord de la France ce qui contraignait à un transport de ces métaux, transport qui bien entendu aggrave le bilan carbone de la gestion des déchets.

A vrai dire, tout dépend aussi du mode de transport, car si la SNCF n’avait pas supprimé son offre de wagon isolé, on pourrait imaginer un transport partiellement sur rail, par des trains roulant à l’électricité, qui, étant en France principalement d’origine nucléaire, est presque neutre du point de vue du bilan carbone.

Celà dit, je suis intervenu pour élargir la question de la "localisation" des activités économiques. Car s’il est pertinent de pousser à avoir des acteurs régionaux de la récupération des déchets métaux, il faut aussi se poser la question de l’usage postérieur... Car si la récupération des métaux est pertinente, c’est bien parce qu’ils sont réutilisables comme matière première, par exemple dans des aciéries, qui font un grand usage des métaux récupérés, notamment pour faire des mélanges dans les aciers spéciaux,comme je l’ai vu à coté de Clermont-Ferrand !

Mais cela veut dire qu’il faut réintroduire de l’industrie des métaux dans la région ! Bref, qu’il faut remettre en cause toutes les stratégies de développement de l’agglomération qui reposent sur les discours de la concurrence et poussent à la spécialisation sur quelques créneaux supposés porteurs... La ville de Lyon a laissé partir depuis des années toute son industrie manufacturière ou presque, et la restructuration encours de l’usine de lave-linge Brandt dans le 7eme peut mettre presque le point final à l’industrie mécanique Lyonnaise.

Bien sûr, on se bat à Vénissieux pour l’industrie, d’abord pour développer l’emploi et la création de richesses, mais il est vrai que la bataille pour la relocalisation industrielle a aussi comme enjeu la réduction des transports inutiles, donc la réduction du coût carbone. Sauf qu’il faut cesser de considérer l’industrie comme le vilain canard de l’environnement !