L’appel de Stockholm de 1950 pour l’interdiction des armes nucléaires, signé par 6 millions de français a conduit 60 ans plus tard à l’entrée en vigueur du traité des nations-unies sur l’interdiction des armes nucléaires, traité qui reste à faire signer par les puissances nucléaires.
Faisons vivre aujourd’hui l’appel du conseil mondial pour la paix au congrès des peuples pour la paix en 1952, présidé alors par Frédéric Joliot-Curie et inauguré par Jean-Paul Sartre, qui a été un moment fort du mouvement mondial de la paix du siècle dernier et notamment du refus de la "communauté européenne de défense".
L’artiste mexicaine Frida Khalo avait réalisé à cette occasion cette œuvre pour la paix.
- congrès des peuples pour la paix (Frida Khalo, 1952)
- Frida Kahlo, malgré son état de santé, répondit à l’appel lancé aux artistes pour ce congrès, organisé pour la France par le Parti Communiste et dont Jean-Paul Sartre fit le discours d’ouverture.
Son œuvre représente un thème récurrent en résonance avec le thème de la paix, celui de la lutte entre le jour et la nuit, l’obscurité et la lumière. La colombe de la paix, posée sur l’arbre aux branches chargées de fruits est un symbole universel et les lettres qui forment le titre de la peinture semblent faire partie des racines puisant l’énergie du sol.
Et puisque je vous propose cette œuvre pour la paix de Frida Khalo, artiste engagée mexicaine dont la reconneez\êaissance nouvelle ces dernières années donne à voir les liens étroits entre féminisme et communisme, je vous propose quelques unes de ses œuvres dont beaucoup sont des portraits qui disent toujours plus qu’un portrait...
Peu après ce congrès mondial de 1952 et cette oeuvre de Frida Khalo, Louis Aragon écrira un des grands poèmes pour la paix sous forme d’un chant, repris sur scène récemment par Philippe Caubère...
(...)Cessez partout le feu sur l’homme et la natureSur la serre et le champ les jardins les pâturesSur la table et le banc sur l’arbre et la toitureSur la mer des poissons et celle des mâturesSur le ciel où l’audace et l’oiseau s’aventurentSur le passé de pierre où rêve la sculptureSur les choses d’ici sur les choses futuresSur ce cœur dans son cœur qu’une mère défendCessez le feu partout sur la femme et l’enfantSur les chemins ombreux que les amants vont prendreSur les baisers ardents où des baisers s’engendrentSur les yeux grands ouverts pour le plaisir entendreSur les amours vannés qui laissent le bras pendreSur le réveil heureux des désirs sous leur cendreSur cette douceur-là qui n’est jamais à vendreSur les chuchotements qui font les lits si tendresEt de la. tête aux pieds comprendre ce qu’on sentCessez le feu sur les caresses et le sang(...)Cessez-le-feu, Louis Aragon (1954) par Philippe CaubèresL’an 2000 n’aura pas lieu Aragon
Philippe Caubère/Bernard Dartigues
Ile de la Frioul, juillet 1996Cessez le feu pour départager les doctrinesAssez à la pensée opposer les machinesAu cœur croyant porter la mort dans la poitrineLaissez comme à des fleurs au flanc de deux collinesLeurs chances de printemps l’humaine et la divineA ces rêves de paix que divers imaginentLe pari de Pascal et celui de LénineAssez trouer les yeux pour y chercher dedansLa lumière qui fait le monde en l’inondantCessez le feu sur ceux qui gagent sur l’auroreLeur morale et leur vie au lieu d’autres sur l’orSur ceux même folie à vos yeux qui n’implorentNi vos financements ni votre à bras-le-corpsEt qui sans Plan Marshall sans Système TaylorComptent sur le vouloir commun qu’on voit écloreDans le refus commun des hommes à la mortTais-toi l’atome et toi canon cesse ta touxPartout cessez le feu fessez le feu partoutLouis Aragon, « Chant de la Paix », Les yeux et la mémoire, 1954.