Comme chaque année, je me permets de compléter ces voeux par un poème qui nous parle d’espoir, de luttes, de vie quoi !
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Tu me dis Laisse un peu l’orchestre des tonnerres
Car par le temps qu’il fait il est de pauvres gens
Qui ne pouvant chercher dans les dictionnaires
Aimeraient des mots ordinaires
Qu’ils se puissent tout bas répéter en songeant
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Si tu veux que je t’aime apporte-moi l’eau pure
À laquelle s’en vont leurs désirs s’étancher
Que ton poème soit le sang de ta coupure
Comme un couvreur sur la toiture
Chante pour les oiseaux qui n’ont où se nicher
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Que ton poème soit l’espoir qui dit À suivre
Au bas du feuilleton sinistre de nos pas
Que triomphe la voix humaine sur les cuivres
Et donne une raison de vivre
À ceux que tout semblait inviter au trépas
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Que ton poème soit dans les lieux sans amour
Où l’on trime où l’on saigne où l’on crève de froid
Comme un air murmuré qui rend les pieds moins lourds
Un café noir au point du jour
Un ami rencontré sur le chemin de croix
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Pour qui chanter vraiment en vaudrait-il la peine
Si ce n’est pas pour ceux dont tu rêves souvent
Et dont le souvenir est comme un bruit de chaînes
La nuit s’éveillant dans tes veines
Et qui parle à ton cœur comme au voilier le vent
Louis Aragon
Ce que dit Elsa
Les Yeux d’Elsa. 1942
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