CERTA, SAFORE.. la réforme de France Travail conduit à détruire des emplois ! Enregistrer au format PDF

Dimanche 13 juillet 2025

Lors de la création de France Travail en 2023, puis de la réforme de l’accompagnement du RSA expérimentée à Givors, les débats avaient été vifs. Les communistes ont dénoncé une réforme qui faisait monter la pression pour que les chômeurs acceptent n’importe quel emploi dans l’objectif de permettre le maximum de radiations, et une réforme du RSA qui cache derrière un discours en faveur de l’insertion, la chasse à ceux qui seraient des profiteurs.

Les missions locales étaient fragilisées par la réforme qui donne la main à France Travail sur tous les dossiers de demandeurs d’emploi comme de situation d’insertion. Elles avaient lancé nationalement un vœu qui avait été repris par de nombreuses collectivités dont le conseil municipal de Vénissieux en juin 2023

Les communistes affirmaient pour dénoncer cette réforme Nous voulons une France du travail et des salaires pour toutes et tous, d’un travail attractif et enrichissant, avec la hausse des salaires, la réduction du temps de travail, et la garantie de conditions de travail permettant l’épanouissement des salariés au travail. Il faut un renversement complet de la politique d’emploi et de travail !

Deux ans plus tard, le bilan confirme les inquiétudes, les radiations en forte hausse ont dépassés 10% des inscrits en 2024, plus de 50 000 personnes par mois qui ne sont plus comptées dans les chômeurs.

Mais les conséquences sur les acteurs de l’insertion et de la formation professionnelle sont aussi terribles.

France Travail a centralisé les appels d’offre pour privilégier de grosses structures privées nationales, ce qui a conduit de nombreux acteurs privés à perdre les marchés d’insertion ou de formation, mettant en cause radicalezment leur existence.

Pour le CERTA, organisme de formation vénissian de plus de 40 ans, la perte des marchés de formation de France Travail a conduit à la suppression de 5 emplois. On ne sait toujours pas si les entreprises choisies par France Travail auront une implantation locale. C’est la logique de l’ouverture des marchés publics de la formation à la concurrence qui date de 2004, la concentration au profit des acteurs privés.

Pour SAFORE, c’est pire, l’organisme de formation notamment en Français langue étrangère, installé notamment à vénissieux, a été conduit à la liquidation. Voici le message de sa directrice, Marie CARLES, contrainte de fermer l’association qu’elle dirigeait.

Colère, Tristesse et Fierté voilà ce matin les sentiments qui m’animent.

Colère fasse à la fin d’une association reconnue d’intérêt général, organisme de formation & de l’insertion reconnu par ses partenaires, ses financeurs pour la qualité de ses prestations mais non financée ! ​ Car oui les pouvoirs publics ont une part de responsabilité dans cette chute : + en favorisant clairement les grosses structures qu’elles soient ou non ancrées dans les territoires, ​ + en proposant des marchés de formation à distance même pour des publics en situation d’illettrisme, d’illectronisme, de handicap social, psychique ou physique ​ en exigeant des cofinancements pour tout projet ​ + en donnant des réponses pour des budgets en juin voir juillet pour l’année en cours… ​ + en baissant le nombre de formations à destination de ce public ​

Nous étions une entreprise de l’ESS mais comme les autres avec des salaires, des charges sociales et patronales, des coûts de structure, des coûts de certification, de QUALIOPI…. ​ Nous devions avoir un budget à l’équilibre comme toute entreprise mais face à un système aussi chaotique cela n’a pas tenu. ​

Tristesse de quitter la direction d’une structure avec de si belles valeurs, une équipe exceptionnelle, de laisser des publics sur le bas côté, de voir le monde de l’insertion et de la formation changer en oubliant l’importance de mettre la personne au cœur de toute prestation. ​

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