J’étais ce 19 février à un ciné-débat sur l’école, à vrai dire, je remplaçais ma collègue adjointe aux écoles, actuellement en voyage à Cuba. J’ai découvert un film extraordinaire que je vous conseille. Son synopsis nous dit :
Quartier de la Goutte d’Or à Paris, métro Château Rouge, collège Georges Clemenceau. Chargés de leur insouciance et de leurs blessures, les adolescents doivent grandir. Ils construisent leurs personnalités, se perdent, se cherchent. Les adultes tentent de les guider malgré la violence du système.
Bien sûr, le système scolaire est le cadre du film entièrement filmé dans ce collège d’un quartier populaire de Paris, bien sûr, le temps est celui de la procédure d’orientation qui rythme l’année scolaire de 3e jusqu’à une étape qui sera cruciale pour ces jeunes, entre espoirs et déceptions ou résignations.
Mais ce que j’ai découvert d’abord, c’est un témoignage incroyable de vérité et de force sur l’adolescence, et en même temps, la nécessité de la citoyenneté, enjeu premier du chemin de l’émancipation.
Le film passe de séquences très documentaires, montrant les relations entre enseignants et élèves. On a vraiment le sentiment que les jeunes ne « jouent » pas à l’acteur mais sont eux-mêmes. C’est la grande réussite de la metteur en scène d’avoir visiblement crée une confiance qui fait oublier la caméra, la perche son, l’éclairage.
Et puis régulièrement, des séquences où les ados s’expriment, dansent, rigolent entre eux, et même… philosophent ! C’est au début du film qu’ils parlent de l’enfance et de l’adolescence. Et ce qu’ils disent nous rappelle l’enjeu de cette période de la vie si particulière, celle ou un enfant quitte l’enfance, sans être encore un adulte.
L’adolescence, c’est le moment ou un enfant découvre le monde, la violence du monde, ses injustices, ses inégalités. Comme le dit l’un d’eux, j’ai toujours cru que j’irai en seconde générale, mais cette année, j’ai compris que ce n’était pas possible. Certains diront que c’est injuste, et des parents feront tout pour faire pression sur la décision d’orientation, mais ce jeune a bien compris que le problème est plus profond, que ce n’est pas seulement lui qui est concerné, ou l’enseignant qui lui parle, mais que c’est à l’image de la société, une société profondément divisée. Une des élèves parlent à un moment de découverte des « classes sociales ».
Et c’est la deuxième découverte pour moi, cette prise de conscience citoyenne, il faut le dire, une prise de conscience politique, de la nature de la société. Et je me dis qu’une telle jeunesse peut à tout moment retrouver le chemin de l’engagement politique !
Une chanson d’un chanteur que je vous invite à découvrir s’appelle justement l’adolescence et ses trois premiers vers résument parfaitement ce qu’on dit ces jeunes :
C´est un coin d´herbes folles, de bleuets, de chiendent,Blotti entre la jungle infernale des grandsEt le petit jardin tranquille de l´Enfance
Voir en ligne : présentation du film
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