Message saisi sur le site de France Inter le 6/04 à 8h30
Ce lundi 6 mars, mon réveil ne diffuse plus la musique (dont on reconnait sans bien savoir pourquoi elle est une musique de grève...), mais vos émissions et ce 7/9 d’information.
Les deux premières chroniques m’ont suffi pour retrouver la colère que me génère votre écoute matinale devant ce que j’entends comme un discours unique arrogant qui m’est étranger,et qui m’est devenu insupportable. Après la chronique sur les verts, puis sur la Macron, je n’ai pas écouté l’interview de Flore Pellerin, je suis passé sur une radio musicale.
Je doute que cela vous intéresse, mais peut-être que cette bouteille à la mer évoquera quelque chose pour un journaliste qui a des raisons de comprendre le mouvement de grève de ses collègues techniciens...
La chronique sur les verts commencent par une affirmation tellement évidemment fausse qu’elle est bien plus que caricaturale. Il y aurait deux expressions de rejet du capitalisme, le rejet identitaire, et l’écologiste. Pourtant, ni l’un, ni l’autre ne rejettent le capitalisme !
Il y a même un capitalisme vert dont les lobbys sont devenus très puissants ! Et malheureusement, des écologistes, dont de grands élus, sont parfaitement à l’aise dans ces politiques capitalistes qui détruisent nos services publics et organisent l’individualisme et la concurrence...
Et qui a vu dans l’histoire l’extrême-droite s’en prendre au capitalisme ? Le nazisme organisant une mise au travail forcé en faisant chuter les salaires a été financé et soutenu par les grandes entreprises capitalistes, et ceux qui en France choisissaient "Hitler plutôt que le Front Populaire" étaient bien la bourgeoisie et le patronat...
A l’inverse, tout le monde sait bien sûr qu’il y a un courant d’idée qui dénonce le capitalisme, représenté notamment au plan politique par le parti communiste. Il s’est certes affaibli ces dernières décennies, mais on ne peut que constater dans ces élections départementales récentes qu’il résiste, à la surprise de beaucoup, et qu’il n’a pas été entrainé dans la chute du PS pour la première fois dans l’histoire de l’union de la gauche. EELV passe de 40 à moins de 10 élus départementaux, mais le parti communiste en conserve 166 (sans compter les autres élus Front de Gauche) sur les 220 qu’il comptait, sachant que la plupart des pertes sont liées au mode de scrutin et au redécoupage des cantons...
Et je pourrai vous parler de la surprise Vénissiane avec la victoire d’un maire PCF qui creuse l’écart sur la droite, contient le FN, et marginalise le PS !
Quel est ce trou noir qui frappe ce journaliste de cécité ? Je ne l’entends que comme un engagement propagandiste pour interdire toute critique du capitalisme.
Viens ensuite un commentaire sur la loi Macron et le droit du travail. Et ça recommence. On nous ressert ce plat mille fois réchauffé du "licenciement trop difficile qui interdit aux patrons d’embaucher"... Et le débat porte donc sur la meilleure manière de faciliter un licenciement, réforme du CDI, extension du CDI de chantier... Depuis des décennies, le droit du travail est raboté au détriment des salariés et n’importe quel journaliste pourrait tout simplement partir des faits... Il est difficile de licencier ? Mais alors pourquoi tant de licenciement ?
J’ai été délégué syndical dans une entreprise de services informatique pendant 15 ans, j’ai eu l’expérience de plusieurs licenciements individuels et même d’un plan social, et je ne peux que constater que ce que permet le droit du travail, c’est simplement de retarder parfois, et surtout de faire respecter les droits des licenciés que sinon, les patrons enfoncent sans aucun état d’âme. Effectivement, c’est risqué pour un patron en France de faire un licenciement SMS, mais pourtant, il y en a, car trop peu de salariés vont aux prudhommes, et trop peu sont en lien avec le syndicat.
Un journaliste un tant soi peu honnête pourrait tout simplement rappeler un fait. Quand le père du patron des patrons actuels, Mr Gattaz père, a obtenu la fin de l’autorisation préalable de licenciement, il avait promis 600 000 emplois créés ! Bien sûr, il n’a rien créé, et le chômage n’a fait qu’augmenter, les licenciement sont plus faciles depuis..
Non, franchement, ce n’est pas possible de vous écouter insulter avec tant de négligence le monde du travail. Je comprends que vous ne comprenez pas pourquoi la grève est un moyen de lutte essentiel et légitime !