Le sondage « Collomb » repris par la presse ce 31 octobre est l’occasion d’une véritable manipulation politicienne du débat public sur les élections métropolitaines.
Les électeurs vont voter dans 14 circonscriptions, dont 6 lyonnaises, pour élire un conseil de métropole de 150 membres dont 55 seulement de lyon. Or, les articles de presse évoquent un « Sondage Opinion Way, mené entre le 15 et le 19 octobre, auprès de 450 personnes inscrites sur les listes électorales à Lyon. » Autrement, dit les seuls électeurs lyonnais sont consultés pour annoncer un résultat sur une métropole dont les 2/3 des élus ne sont pas lyonnais !
Même à Lyon, la grande majorité des électeurs ne votera par pour Gérard Collomb aux élections métropolitaines en mars prochain, parcequ’il ne peut être candidat que dans une seule des 6 circonscriptions lyonnaises de la métropole !
La question posée par le sondeur est donc un mensonge délibéré, une manipulation médiatique que tout journaliste devrait relever et critiquer.
Ce sondage sert une campagne qui s’organise depuis plusieurs semaines pour effacer les 59 élections municipales et les 14 élections de circonscriptions métropolitaines au profit d’une présidentialisation du débat électoral. Cela éloigne encore les citoyens de leurs élus municipaux et métropolitains, renforce le risque de négociations post-électorales loin des électeurs. En 2014, la droite était largement majoritaire en dehors de Lyon, Villeurbanne et Portes du Sud. Il a fallu de bien peu transparentes négociations politiciennes pour que Gérard Collomb élargisse sa majorité à droite afin d’être réélu. Chacun sait qu’il lui sera plus difficile de reproduire ce coup politique en 2020. Cette présidentialisation cherche à lui donner plus de pouvoir personnel pour s’imposer.
Les écologistes auraient tort de se laisser attirer par des ors médiatiques qui sont très loin des enjeux de citoyenneté, de démocratie participative, de lutte contre la fracture sociale et démocratique. Les élus des communes qui s’inquiètent de cette métropole de Collomb qui les efface doivent se faire entendre pour imposer un débat public respectant la diversité de la métropole multi-polaire.
En 2020, personne ne peut prédire le comportement des élus des 14 circonscriptions métropolitaines dont beaucoup ne seront même plus élus dans leur commune, et donc pourront jouer à toutes les recompositions politiciennes.
Non, il n’y a pas d’élection du président de la métropole au suffrage universel, mais 59 élections municipales et 14 listes de circonscriptions métropolitaines. Il est urgent de faire vivre le débat pour une autre métropole, une métropole des communes et des citoyens.
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