Conseil Municipal du 3 février 2020

Oui, nous voulons la rénovation urbaine ! Enregistrer au format PDF

Mardi 4 février 2020 — Dernier ajout vendredi 2 février 2024

Madame le maire, chers collègues

nous sommes très heureux de pouvoir voter cette délibération prenant acte de la convention de site qui résulte d’un long travail et de longues discussions avec tous les partenaires de cette rénovation urbaine, métropole, bailleurs sociaux et bien sûr l’ANRU qui en est le principal financeur.

Nous connaissons les critiques de la rénovation urbaine conduite par le gouvernement, et nous en partageons plusieurs.

Nous regrettons notamment que le gouvernement n’apporte pas un euro et fasse les poches à toute occasion du 1% logement qui est un salaire socialisé, et était, il y a encore quelques décennies, sous la responsabilité des représentants des comités d’entreprises. Aujourd’hui, Action Logement est une énorme machine qui fait même appel à la bourse, et considère le logement social comme un actif à valoriser. Cela dit, c’est le principal financeur du logement social et de la rénovation urbaine, et c’est donc un partenaire important de notre ville.

Nous regrettons aussi que l’ANRU refuse toujours de répondre à la demande de dérogation de la métropole pour la reconstitution du logement social dans les villes au dessus de 50% SRU. Nous partageons cette demande de la métropole car nous sommes persuadés qu’il faut du logement social neuf y compris dans les quartiers prioritaires si nous ne voulons pas inventer de nouvelles ségrégations dans ces quartiers mêmes

Nous regrettons aussi que l’ANRU ne s’accompagne pas de moyens opérationnels pour réaliser plus rapidement les projets. Car quand on annonce 450M€ d’investissements, il faut bien évidemment des agents pour réaliser ces projets et la rigueur imposée aux collectivités est un frein alors que nous avons besoin de plus de spécialistes en constructions, voirie, espaces verts, jardins, réseaux, et aussi communication, médiation, citoyenneté…

Nous regrettons enfin que l’ANRU ai remis en cause le principe de reconstitution préalable aux démolitions qui étaient annoncé au début de cette deuxième phase de l’ANRU et qui aurait changé radicalement les conditions du relogement.

Mais nous affirmons que l’intérêt de nos quartiers populaires, l’intérêt de tous les Vénissians qui font face aux difficultés sociales, de déplacements, de précarité, de citoyenneté et d’incivisme, tous ont intérêt à ce que la ville se transforme, tous ont besoin de nouvelles constructions, plus adaptées aux demandes de logement actuelles, répondant aux besoins du vieillissement, du handicap, des familles monoparentales… tous ont besoin de continuer à repenser les circulations, autour des transports en commun et sans doute faudra-t-il revoir certains aspects de ce dossier si la transformation du C12 en ligne forte type tram était engagée, de sortir de cet urbanisme des parkings qui fait que nos enfants se promènent dehors au milieu des voitures très souvent sans aucun trottoirs, tous ont besoin de mieux valoriser les espaces verts existants, dont bien sûr le parc des minguettes, et d’en créer de nouveaux, des espaces qualitatifs et non pas de simples aménagements où la ville compense par un jeu pour enfants l’absence d’aménagement global des espaces.

C’est pourquoi oui, nous sommes fiers d’un projet urbain ambitieux !

Ce projet est 5 fois plus important que ce qui avait été réalisé dans la phase 1 de la rénovation urbaine. Mr Girard, votre discours sur cette question est irresponsable et insultant pour tous les acteurs de ce projet comme pour les habitants. Nous obtenons une somme énorme, 134M€. Quelques projets n’ont pas été retenus par l’ANRU ce que nous regrettons évidemment, mais nous ne les abandonnons pas, ni la reconstitution de la piscine, ni celle de fêtes et familles. Et surtout, ce que vous devriez savoir, c’est que la limite principale dans cette opération est la capacité à réaliser l’ensemble de ces projets, sachant qu’il faudra aussi continuer à travailler sur ce qui n’est pas inclus dans cette convention, Léo Lagrange, Darnaise sud ou Thorez.

Franchement, quand le maire de Rillieux en conseil de métropole se réjouit de sa convention, il ne me viendrait pas à l’idée de la dénoncer et de dire qu’elle serait ratée parce-qu’elle ne représente que la moitié de celle de Vénissieux, ou qu’il serait un mauvais maire parce-qu’il n’a obtenu de l’ANRU que 60% de ce qu’il avait demandé alors que nous en obtenons 75%. Il y a sans doute des critiques à faire du projet de Rillieux, car il y a évidemment place au débat citoyen et politique dans la rénovation urbaine, mais votre discours du catastrophisme est indigne d’un élu.

Oui, nous sommes fiers d’un projet environnemental

Avec ce projet, nous voulons revaloriser le parc des minguettes, dont vous savez qu’il souffre des canicules successives, et qu’il a perdu de nombreux arbres. Mais son premier problème est bien son insertion urbaine au profit des habitants, des aménagements qui favorisent les usages familiaux, de détente, sportif, et réduisent les mésusages que nous connaissons bien. Relier ce parc à ce grand projet d’anneau des parcs jusqu’au Grande terres, créer de véritables portes rendant visible l’accès à ce parc sera un facteur de transformation pour une meilleure reconnaissance de la place de la nature dans ce quartier, et pourquoi pas imaginer que cela ouvre de nouvelles perspectives pour le jardin de la passion ?

Mais c’est aussi avec la ZAC Balmes Monmousseau que nous voulons aller vers un véritable écoquartier. Nous allons pouvoir travailler sur la conception des constructions comme des espaces, sur le lien entre l’ancienne ZUP et ces balmes qui réservent des surprises au promeneur. Montez à pied par Billon sur le plateau un beau jour de soleil et vous serez surpris d’une ambiance de petit village espagnol perché sur sa colline. C’est cela que nous allons revisiter en retravaillant ce lien entre le quartier Monmousseau et le cœur de ville.

Oui, nous sommes fiers d’un projet social

Nous savons que le relogement urbain est un défit, dans un contexte très difficile pour le logement social. Nous nous sommes impliqués avec ICF et GLH pour le relogement des deux opérations déjà engagées, et nous en mesurons bien la difficulté. 60% des habitants souhaitent rester à Vénissieux, et le manque de logements, le recul de la construction depuis 29017 et les coups terribles portés par ce gouvernement contre le logement social rend ce relogement toujours plus difficile. Mais c’est pourquoi nous nous impliquerons toujours plus dans ce travail et que nous demanderons à la métropole la plus grande transparence sur l’impact de ce relogement sur les attributions globales.

Mais ce qui reste à la fin, c’est bien que nous nous donnons l’opportunité d’aller encore plus loin dans la déconstruction de l’image de quartiers de relégation, de ces quartiers dont ceux qui peuvent souhaitent partir, et que nous voulons permettre à tous les habitants, des tours et des barres, d’être fiers et heureux de leur quartier, de quartiers qui resteront bien sûr des quartiers populaires. Nous ne cédons pas aux fantasmes du grand remplacement, ce que ce soit le fantasme réactionnaire du grand remplacement par les immigrés, ou celui gauchiste de la gentrification. entre nous, s’il y a un risque de gentrification à Vénissieux, ce n’est pas avec la rénovation urbaine, mais bien au nord de Vénissieux par les opérations privées d’accession dont les prix suivent la hausse lyonnaise, et c’est pour cela aussi que nous réclamons la possibité de construire du logement social dans ces quartiers.

enfin, Oui, nous sommes fiers d’un projet citoyen Nous sommes bien placés pour savoir que la citoyenneté est un défi, parceque malheureusement, les habitants sont d’abord préoccupés par le quotidien et souvent ne s’intéresse à une décision publique que quand elle est prise et qu’elle les concerne directement. Ce n’est d’ailleurs pas un fait Vénissian, mais un élément de la crise profonde de la démocratie dans les pays développés.

Nous savons que toute démarche citoyenne peut être l’occasion d’instrumentalisation politique ou d’intérêts particuliers. mais nous ne craignons pas la confrontation publique et quelques spécialistes de l’invective ou des menaces de judiciarisation ne nous feront pas dévier d’un pouce.

Nous ferons même de l’intervention citoyenne une des forces de cette rénovation urbaine et c’est pourquoi nous proposerons de véritables ateliers participatifs d’architecture pour la ZAC Monmousseau

En conclusion, nous avons les yeux grands ouverts sur les difficultés de la transformation urbaine, sur les risques des politiques publiques sur la précarité, la pauvreté, du recul de la république et du désengagement de l’état. Mais la politique de la ville est une opportunité pour construire avec les Vénissians une ville humaine, solidaire et citoyenne et nous les appelons à y contribuer.

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