Ainsi du discours sur la canicule. Record de température battu, preuve du changement climatique ? " Non, j’ai eu la chance de passer une année [2] à la météorologie et j’ai gardé le souvenir d’un record de chaleur… 40°C en 1983… ce n’était pas le changement climatique ! Dans les médias, chaque évènement météorologique est pourtant l’occasion d’affirmer un discours vague sur l’urgence climatique, qui mélange météo et climat.
Quand tous les médias ne parlaient que de canicule, j’étais en Haute-Loire avec des températures… basses à tel point qu’on se demandait s’il ne fallait pas mettre un peu de chauffage. J’entendais des commentaires du genre « si c’est ça le réchauffement, tout va bien » ! Mais avoir froid fin juillet dans une région ne veut pas dire que la température moyenne en France n’est pas en hausse. C’est la confusion fréquente entre météorologie (le temps qu’il fait à un endroit et un moment) et la climatologie (le temps moyen qu’il a fait ou fera en général partout…).
Mais ce sont les défenseurs de l’action contre le changement climatique qui utilisent eux-mêmes la confusion entre météo et climat. Résultat, dès que la météo ne correspond pas au discours sur le changement climatique, tout peut être mis en cause.
Il faut donc redire que le changement climatique concerne les séries de températures moyennes à l’échelle d’une grande région et sur un ensemble d’année. Le fait de battre un record de chaleur un jour dans une ville, ne dit rien du changement climatique si on ne dit pas que ce record est battu souvent et partout.
De même, il est normal d’avoir chaud en été. La canicule, c’est quand on a chaud la nuit et que ça dure. Cette année, là ou j’étais, je n’ai pas vu de canicule avant le 15 août…
C’est d’ailleurs ce qui devrait être le vrai débat sur la procédure d’interdiction des « soulèvements de la terre », interdiction stupide pour un « mouvement » dont tout le monde sait qu’il n’a pas d’organisation, de direction, de représentants officiels, même si tout le monde sait que la galaxie écologiste sociale, associative et politique met en avant ce « mouvement » pour capter la colère de nombreuses personnes devant les conséquences du changement climatique. Par contre, personne ne sait vraiment quel est le projet politique de ce « soulèvement » et comment il se prononce sur les grandes décisions politiques pour le climat. Il faut décarboner, certes mais comment ? Comme en Allemagne qui a arrêté sa production électrique nucléaire décarbonée et demande de considérer des investissements de centrale au gaz comme « écologique » parcequ’ils pourraient un jour utiliser de l’hydrogène ? Sachant que pendant ce temps-là, l’Allemagne relance le charbon et que les centaines de milliards investis dans les « renouvelables » n’ont eu qu’un effet marginal sur les émissions carbonées de ce grand pays industriel qui dépendait du … gaz russe ?
C’est tout le problème du débat public sur des idées générales, des slogans, des mots d’ordres, dont personne ne comprend bien comment les concrétiser… La première critique des « soulèvements de la terre », c’est que personne ne sait dans quel sens ils veulent la soulever !
Le résultat est qu’on peut répondre à des slogans par d’autres slogans et que la confusion est reine !
Encore un exemple, la mortalité liée à la canicule. J’ai entendu à plusieurs reprises l’idée qu’il y avait plus de morts chaque année de la canicule (3600) que de la route (3300)… Idée reprise par des journalistes « sérieux » comme le vrai ou faux de France Inter. Mais c’est une comparaison entre des torchons et des serviettes comme on disait… Car un mort de la route, c’est un mort du totalement à un accident de la route. Le calcul des « morts du climat » est un calcul statistique qui compare le niveau de décès selon le niveau de canicule, mais ce sont des morts de maladies diverses qui ont été « aggravées » par la chaleur, parce qu’elle a affaibli les personnes qui ont moins bien résisté à ces maladies. Il peut y avoir quelques morts de déshydratation, mais ils sont autant mort de non accès à l’eau que de canicule.
C’est donc une comparaison mensongère qui au passage, laisse penser que la violence de la route n’est pas si grave. C’est d’ailleurs la même chose pour les décès liées à la pollution de l’air.
En conclusion, s’il y a une critique radicale des politiques climatiques menées en France, comme dans toute l’Union Européenne, ce n’est pas de les accuser d’inactions, il ne cessent au contraire de multiplier les plans, les annonces d’investissements, et le sujet envahit tous les discours. Mais c’est de remettre en cause leurs CHOIX politiques, et le premier d’entre eux est le choix de la guerre pour défendre les intérêts des oligarchies occidentales au moment où le monde entier devrait se mobiliser pour la décarbonation de toutes les économies. Voilà l’urgence climatique première, la PAIX !
Vos commentaires
Suivre les commentaires :
|
