C’est un grand scientifique qui a publié de nombreux articles sur les planètes, un spécialiste selon sa bio "du milieu interstellaire, des vents solaires et des atmosphères planétaires". Il a participé à la découverte de planètes extra-solaires... Pourtant, il rejoint les collapsologues qui attendent la grande guerre qui détruira suffisamment d’humanité pour réduire enfin son impact sur la planète. La crise de 2020 a provoqué une baisse de 5% des émissions carbonées, ils en veulent encore plus ! On connait les délires de l’ancien ministre écologiste Yves Cochet, auteur de "Devant l’effondrement. Essai de collapsologie" et qui affirme « Dans cinq ou dix ans le problème du logement sera réglé car les gens seront morts. ».
Évidemment, dans cette perspective, plus besoin de changer quoi que ce soit au système économique. Si on en a les moyens il faut faire comme Yves Cochet qui équipe son manoir autosuffisant pour survivre à la grande catastrophe, un peu à la mode des suisses qui sont nombreux à avoir construit de très couteux abris anti-atomiques...
En résumé, chacun pour soi ! L’astronome nous dit qu’en éliminant un peu plus de 3 milliards d’humains, on pourra vivre tranquille sans rien changer !
C’est rageant d’entendre de telles inepties légitimées chaque jour dans les médias alors que pourtant, les rapports du GIEC donnent toutes les informations pour orienter une action publique résolue.
Certains diront que ce sont des exceptions, des illuminés qui ne sont pas importants dans le débat public sur le climat. Je ne crois pas. Car en fait, le catastrophisme a une fonction majeure dans le débat d’idée, interdire de chercher les actions concrètes qui seraient à l’échelle du défi climatique. Les médias, et malheureusement beaucoup des associations dites "écologistes" continuent soit à alimenter les idées du catastrophisme, soit les illusions du "geste qui sauve la planète", laissant croire qu’on peut individuellement s’en sortir en changeant ses comportements.
Pourtant, les actions urgentes nécessaires sont bien connues et relèvent de décisions politiques finalement assez simples sauf qu’elles sont à l’échelle mondiale ! Tout le monde sait que le premier facteur d’émission carbonée est la production d’électricité à base de fossiles, charbon ou gaz.. La production d’électricité représente 41% des émissions totales, et sur les 22 000 centrales électriques fossiles existant sur terre, il y en a 5% qui émettent près des 3/4 du total ! C’est ce qu’on apprend dans une étude scientifique [3] résumée en français dans la revue transitions-énergies
Autrement dit, une urgence politique serait de négocier un plan de fermeture de ces 1000 centrales au charbon. Tout le problème est de savoir avec quoi les remplacer... Les énergies renouvelables ne peuvent le faire que le jour, avec du vent... ce n’est pas suffisant pour les pays concernés bien sûr, et l’expérience de l’Allemagne est instructive. Ce pays qui a décidé de fermer ses centrales nucléaires a investi près de 400 milliards dans les renouvelables électriques mais a du ouvrir de nombreuses centrales au gaz et même une au charbon il y a seulement 2 ans...
C’est le débat urgent qu’il faudrait ouvrir si on ne veut pas discuter de comment supprimer 3 milliards d’êtres humains... Il faut certes accélérer la recherche sur toutes les pistes possibles, le stockage de l’électricité qui pourrait faire des renouvelables électriques l’énergie de base, la capture du carbone qui permettrait de supprimer les émissions des centrales fossiles, et aussi la fusion, l’hydrogène... Mais pour les 10 années qui viennent, il y a une solution technique connue, qui plus est en pleine évolution avec l’annonce par la Chine et les USA d’avancées technologiques qui suppriment les deux inconvénients de la filière nucléaire, les déchets et les risques majeurs [4]. Si une coordination mondiale décidait d’un plan de remplacement en 10 ans d’une centaine de ses centrales fossiles par des centrales nucléaires, ce serait la plus forte contribution à la réduction des émissions carbonées. Si une action mondiale permettait d’accélérer la recherche sur les filières nucléaires sans déchets et les industrialisait rapidement, on pourrait fermer avant 2040 ces 1000 centrales fossiles et donc réduire de presque un tiers les émission carbonées totales. Ce n’est pas la seule action pour le climat, mais c’est la plus importante, celle qui devrait mobiliser médiatiquement. Imaginons qu’on consacre la moitié des dépenses militaires à ces deux actions !
On ne sortira pas de la crise climatique sans action mondiale sur les plus gros émetteurs de carbone, et ce devrait être le coeur du débat public.
Voila le "top 10" des centrales fossiles les plus émettrices...
Rank | Plant name | Country | Tons of CO2 | Primary Fuel | Age | Capacity | Relative Intensity |
1 | Belchatow | Poland | 37 600 000 | Coal | 27 | 5298 | 1.756 |
2 | Vindhyachal | India | 33 877 953 | Coal | 14 | 4760 | 1.485 |
3 | Dangjin | South Korea | 33 500 000 | Coal | 10 | 6115 | 1.473 |
4 | Taean | South Korea | 31 400 000 | Coal | 12 | 6100 | 1.481 |
5 | Taichung | Taiwan | 29 900 000 | Coal | 22 | 5834 | 1.282 |
6 | Tuoketuo | China | 29 460 000 | Coal | 10 | 6720 | 1.450 |
7 | Niederaussem | Germany | 27 200 000 | Coal | 38 | 3826 | 1.451 |
8 | Sasan Umpp | India | 27 198 628 | Coal | 3 | 3960 | 1.401 |
9 | Yonghungdo | South Korea | 27 000 000 | Coal | 9 | 5080 | 1.481 |
10 | Hekinan | Japan | 26 640 000 | Coal | 21 | 4100 | 1.394 |
Notez que la plus polluante de toutes ces centrales est en Europe.. en Pologne. Cela devrait donner des idées à tous les militants climatiques qui cherchent à être utile. Ce n’est pas en France qu’il faut bloquer, mais en Pologne à Belchatow ou en Allemange à Niederaussem...