Les motivations des demandeurs vénissians
Quelles sont les motivations de ces 2773 Vénissians qui demandent à changer de logement social ? Dans la demande, on peut préciser trois motifs, le premier étant le plus important. On trouve des motifs qui ont trait à l’adaptation du logement (trop petit, trop grand, trop cher…) ou de la famille (mariage, divorce, décohabitation, travail, santé…) et un motif qui regroupe tout ce qui a trait au quartier « environnement et problèmes de voisinage ». C’est dans ce motif qu’on a l’impact des points de deals et des occupations d’allées…
Mais c’est loin d’être le motif le plus important. Au contraire, le motif le plus cité en premier est « logement trop petit », en moyenne 33% des demandes, variant peu selon les communes (de 25% pour Oullins à 36% pour Villeurbanne, 31% à Vénissieux).
Si on considère tous les motifs qui disent que le logement existant est inadapté (trop petit, trop grand, trop cher, handicap…), cela représente la moitié des demandeurs, 57% à Pierre-Bénite, 54% à Saint-Priest, 47% à Vénissieux.
Le motif « environnement et problèmes de voisinage » apparait en premier motif comme faible, seulement 12%, allant de 8% à Tassin à 15% à Vénissieux. Mais les demandeurs peuvent cocher trois motifs, et si on tient compte du deuxième et du troisième motif, alors les problèmes d’environnement et de voisinage représentent un tiers des demandes, de 27% à Oullins à 41% à Vénissieux, Saint-Priest n’est pas loin à 36%, Villeurbanne à 30%. Cela représente 1100 demandeurs à Vénissieux et à Villeurbanne, 700 à Vaux-en-Velin, 450 à Saint-Priest.
Ces préoccupations apparaissent comme premier motif encore plus fortement dans les quartiers prioritaires (les « QPV »), à près de 15% avec des fréquences encore plus élevées à Pierre-Bénite (22%), Vénissieux (18%) ou Saint-Priest (16%). Et là aussi, si on tient compte des deuxième et troisième motifs exprimés par les demandeurs, cela devient une préoccupation majeure, de 48% des demandeurs des quartiers prioritaires de Pierre-Bénite (les hautes-roches), à 46% des demandeurs des quartiers prioritaires de Saint-Priest et Vénissieux, 45% des ceux d’Oullins, 38% en moyenne.
Ces motifs traduisent l’enjeu de la tranquillité publique. Bien évidemment, les raisons qui conduisent un demandeur à motiver sa demande en cochant « environnement et problèmes de voisinage » peuvent être diverses. Mais les problèmes liés aux points de deals, aux occupations illicites d’allées, aux squatts de logement, sont une part importante de ces « problèmes de voisinage ».
Malheureusement, les motifs utilisés pour les demandes de logement ne permettent pas de mesurer précisément les problèmes de tranquillité publique. Je questionnerais la métropole prochainement pour mieux définir les motifs dans le formulaire de demande. Mais je crois que les bailleurs et les collectivités ont besoin de faire un travail plus précis pour évaluer cet impact. Car dans les statistiques de la demande de logement, il n’y a pas les adresses précises des logements. C’est pourquoi je vais solliciter les bailleurs pour partager leur connaissance des demandes de mutation de leurs locataires en lien avec les points de deal.
En conclusion, mon intervention orale un peu rapide en assemblée générale était un raccourci. Elle avait le mérite de souligner ce que vivent de nombreux habitants. Et le chiffre n’était pas mauvais. Si on considère le premier motif de la demande, il y a bien 434 demandes pour problèmes de voisinage, et en tenant compte des deuxième et troisième motif, on arrive à 1132 demandes, soit 41% des demandes de mutation. Ce n’est pas loin de ce que j’avais évoqué.