Directeur de cabinet de l’UDL...
Sur scène pour la présentation du schéma directeur des énergies de la métropole, un "directeur de cabinet" de l’université de Lyon, Stéphane Martinot. Je découvre que le président de l’université a un "cabinet", comme un président de métropole, un maire ou un ministre ? C’est devenu une fonction politique ? ...
Je suis toujours surpris de voir à quel point la réforme de la France, contrairement à tout ce que nous raconte les médias, s’est faite à marche forcée depuis 30 ans. J’ai été dans les années 80 vice-président étudiant de l’université Lyon 1, à une époque ou ce qui caractérisait la vie universitaire, c’était sa vie démocratique, dont l’ampleur, la vivacité, avec sans doute les excès qu’avait légué la génération de 68, portait une histoire ancienne de l’université, creuset de débat d’idées, d’intelligence, creuset de ce qu’on appelait les "humanités"...
Mais depuis les années 2000, les réformes successives réduisent la place des étudiants et des enseignants dans les décisions universitaires, et les instances sont de plus en plus restreintes et dominées par les personnalités extérieures, autrement dit les entreprises...
Avec l’UDL... on est au bout de cette transformation universitaire radicale et on ne rigole plus... La vie démocratique est réduite à sa plus simple expression, une élection qui reproduit la fracture citoyenne de notre république fatiguée, un taux de participation en chute, des élus décideurs en tout petit nombre, concentrés dans un directoire majoritairement non universitaire et éloigné des laboratoires et des enseignements, et qui se prennent pour des politiques. Il leur faut un cabinet et donc un directeur de cabinet... Un jour, ils nous diront qu’il leur faut une rémunération du niveau de leur collègue du privé...
Ces dirigeants universitaires sont bien des politiques, bien loin de leur métier d’enseignant-chercheur, mais au mauvais sens du terme, de ces politiques qui se cachent derrière la technocratie pour devenir les agents du système économique et de sa prise de contrôle du monde universitaire...
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