Pas la peine d’une intervention longue pour expliquer qu’il est devenu impossible de voter toute délibération sur ces pôles de compétitivité qui multiplient les financements publics pour des groupes qui détruisent toujours plus d’emplois. Vous nous direz que la courbe du chômage est en train de s’inverser, même si vous savez bien que les chiffres surprenants du chômage traduisent surtout une explosion pas du tout surprenante des radiations. Mais comme ce qui nous intéresse n’est pas de savoir si François Hollande pourra ou non se représenter en 2017, nous répétons ce que des milliers de salariés voient partout en France, et que des dizaines de militants d’entreprises ont partagés samedi lors des rencontres communistes de Vénissieux. L’emploi industriel continue à reculer et avec lui [1], la création de richesses qui permet le développement réel des emplois de services, et non pas de ces jobs, stages, domestiques et autres sous-emplois à la Uber.
Le délégué syndical de PSA nous disait qu’au-delà des 3000 emplois perdus en 2013 sur le site fermé d’Aulnay qui a fait la une des médias, ce sont 17000 emplois qui ont été supprimés dans le groupe en France depuis. Le délégué syndical d’ALSTOM Energie devenu General Electric vous donne des nouvelles du plan de 1500 suppressions d’emplois en France, pour ce groupe dont nous finançons massivement le projet à Villeurbanne, les grévistes de Bosch dénoncent les milliers d’emplois perdus et occupent le site de Vénissieux [2]. Pour info, ils étaient attendu ce matin par des vigiles et des huissiers, montrant à quel point le dialogue social à l’allemande a les mêmes limites que le dialogue social à la Française.
J’arrête là pour ne pas être long, mais voilà la vérité de cette "économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale", vous aurez reconnu le discours européen de Lisbonne qui est à la base de cette démarche des pôles de compétitivité.
Nous avions déjà avec d’autres demandé un vrai bilan de ces pôles de compétitivité en terme d’emploi et notamment d’emploi industriel, il est devenu évident que ce n’est pas leur objectif, et qu’ils servent bien d’autres intérêts.
Nous ne sommes pas opposés bien sûr aux projets eux-mêmes, c’est pourquoi nous nous abstiendrons.