Rentrée politique, le buzz et les faits… Enregistrer au format PDF

Jeudi 3 septembre 2015

Ce 1er septembre, pour tous les enfants, c’est la rentrée scolaire. Ceux qui sont partis en vacances, ceux qui sont partis dans la famille, parfois lointaine, ceux qui ne sont pas partis… tous ont vécu un été qui a battu des records de chaleur, dans un pays où la crise creuse sans cesse des inégalités, où les tensions sociales s’aggravent, et dans un monde de plus en plus dangereux,

Comment parler du quotidien de notre ville quand on voit des milliers de migrants derrière des grilles, cadavres enfermés dans un camion, rejetés sur des plages, et des enfants qui malgré tout sourient, et pour la première fois sans doute, de véritables « manifestations » de migrants aux portes de l’Union Européenne.

Ce serait l’honneur de la politique que de dire la vérité, de chercher des explications précises sur les causes, et donc de remonter aux guerres où les puissances occidentales jouent un rôle clé, d’évaluer clairement les remèdes à ces situations, et de s’engager sur des réponses concrètes et de paix, qui tiennent compte des contradictions d’intérêt entre les peuples, mais de leur intérêt supérieur à un monde solidaire rejetant les guerres.

Nous en sommes bien loin, et on mesure toujours plus durement à quel point les promesses libérales de l’Union Européenne « zone la plus compétitive du monde » étaient un tissu de mensonges pour détruire les services publics, le droit du travail, les solidarités nationales. La seule chose que cette europe connait, c’est la concurrence généralisée. Les peuples peuvent être renvoyés au moyen-age, détruits par la guerre, peu importe, l’essentiel est que les affaires continuent ! Et au même moment ou on étrangle la Grèce, on déverse des milliards sur l’Ukraine pour imposer un pouvoir prêt à la guerre pour les intérêts occidentaux.

Alors dans un tel contexte, comment parler du quotidien ? tout simplement parceque prendre ses responsabilités commence par le quotidien ! Mais aussi parce qu’il le faut pour reconstruire une autre vie politique. Pas pour les médias, pas pour les institutions, mais par et pour des citoyens qui tentent d’agir concrètement ensemble, loin d’un marketing d’élus qui cherchent à séduire un public. Une vie politique école du vivre ensemble, école de la république où citoyens, militants, élus sont tous sur les mêmes bancs, et où seule la vérité des faits enseigne, et enseigne à tous !

Car aucune des questions du quotidien n’est simple, aucune n’a de réponse facile. Sécurité, tranquillité, propreté, pauvreté… il n’y a pas de solutions miracles. Il y a des responsabilités individuelles, locales, de services publics, des institutions, de l’état, et au fonds, la responsabilité collective de tous sur la société dans laquelle on vit.

Bien sûr, à de multiplies occasions, on peut se mettre en colère, protester, dénoncer les uns ou les autres, mais dès qu’on veut être utile, alors il faut rechercher la vérité des faits, identifier qui est responsable de quoi, qui est un allié, qui est un frein, qui peut agir pour réparer, corriger, punir si nécessaire,

Le spectacle médiatique et politique usuel recherche toujours au contraire la polémique, l’artifice, la dénonciation, peu importe les faits. Mr Girard s’en est fait une spécialité, on peut dire son fonds de commerce. Une poubelle brule ? il prend une photo et… dénonce le maire ! un incident au commissariat ? il critique la police et… dénonce le maire ! Un chien en agresse un autre et les propriétaires sont en litige ? il soutient les propriétaires et… dénonce le maire ! Un commerçant a perdu un marché car les services municipaux ont respecté la procédure ? Il soutient le commerçant et… dénonce le maire, tant pis s’il aurait fallu être hors la loi ! Un habitant se plaint du commissariat qui n’a pas pris sa plainte ? Il dénonce le maire ! S’il a un jour un différent avec l’ex UMP devenu « LR », il en accusera le maire !

Peu importe le sujet, peu importent les faits, ce qui compte pour Mr Girard, c’est de parler et d’accuser encore et toujours l’équipe municipale. Comme dit le proverbe des communicants, « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». Pour lui, la politique se résume à la lutte électorale pour les places… Aux USA où on élit aussi les juges, il dénoncerait sans doute le maire et… le procureur !

Ce que chacun peut d’ailleurs constater, c’est qu’il fonctionne comme les médias actuels, une question en chasse une autre, et tout finit dans les oubliettes. Au fait, est-ce qu’il s’est préoccupé de l’avancement du plan punaises de la SACOVIV dont il avait fait ses choux gras il y a un an ? Et le réseau de chaleur qu’il ne cessait de dénoncer comme « collectiviste » et dont les factures ont baissé de 10% avec le nouveau contrat ce début d’année, il n’a plus rien à dire ?

Les animateurs des petits buzz de réseaux sociaux qui croient faire l’actualité locale, se trompent lourdement. Ils sont bien loin des préoccupations de milliers de Vénissians, de leurs difficultés du quotidien pour se loger, se nourrir, éduquer ses enfants, se reposer… Ces Vénissians constatent que les services publics, et notamment les services municipaux, leur sont indispensables pour tenir dans la crise.

Prenons les écoles qui sont l’actualité pour plus de 8000 enfants Vénissians, nous devions il y a encore quelques années, nous battent à chaque rentrée contre des fermetures, pour faire respecter le droit à l’école dès deux ans. La réussite d’une ville attractive conduit désormais à ouvrir chaque année plus de 10 classes, et la politique de remise en cause de l’école maternelle contre laquelle Vénissieux se battait parfois seule dans les années 2000 a été abandonnée, compte tenu de son importance face aux fractures sociales, pour donner le maximum de chances à chaque enfant.

Mais ces ouvertures de classe sont aussi un défi budgétaire pour la ville, qui doit accélérer ses investissements pour l’école, ce qui aura nécessairement des impacts dans les autres domaines !

Dans les écoles de mon quartier, l’équipe enseignante attendait l’arrivée de l’inspectrice de l’éducation nationale qui vient « compter » les élèves pour décider de l’ouverture ou non de classe…

  • A Henri Wallon, l’ouverture est certaine, il y a 4 enfants de plus que le seuil nécessaire…
  • A Jean Moulin, malheureusement, l’ouverture est incertaine, il manque 2 enfants…

Bien sûr, on peut se dire qu’il suffirait de passer une famille d’un coté à l’autre de la rue Komarov pour gagner au total un poste… mais on ne manipule pas les familles comme un jeu de carte ! Sur le fonds, la vraie question est celle des règles d’ouverture et de fermeture et du nombre de postes ouvert par le gouvernement ! Voila un vrai sujet de mobilisation citoyenne. Voila un sujet ou la question n’est pas de chercher un coupable pour faire de la « com », mais de travailler avec les acteurs pour mieux comprendre, et agir dans la mesure de nos moyens. C’est ce que fait la ville sur un sujet qui n’est pas de sa responsabilité, mais ou le maire, l’adjointe et toute l’équipe font la tournée des classes à la rentrée pour peser en faveur de nos écoles.

A chacun sa conception de la politique. Dans un monde dur et inégal, l’équipe municipale de Vénissieux continue à dire la vérité, appeler à l’intervention des citoyens et mettre en cause toutes les politiques publiques anti-sociales, quitte à déplaire aux politiciens qui ne rêvent en cette rentrée que de places sur les listes aux régionales…

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