On gueule au poète :“On voudrait t’y voir, toi, devant un tour ! C’est quoi, les vers ?Du verbiage ! Mais question travail, des clous !”Peut-être bienen tout cas le travail c’est ce qu’il y a de plus proche de notre activité.Moi aussi je suis une fabrique. Sans cheminée peut être mais sans cheminée c’est plus dur.Je sais, vous n’aimez pas les phrases creuses.Débiter du chêne, ça, c’est du travail.Mais nous ne sommes-nous pas aussi des menuisiers ?Nous façonnons le chêne de la tête humaine.Bien sûr, pêcher est chose respectable.Jeter ses filets et dans ses filets, attraper un esturgeon !D’autant plus respectacle est le travail du poète qui pêche non pas des poissons mais des gens vivants.Dans la chaleur des hauts-fourneaux chauffer le métal incandescent c’est un énorme travail !Mais qui pourrait nous traiter de fainéants ?Avec la râpe de la langue, nous polissons les cerveaux.Qui vaut le plus ? Le poète ou le technicienqui mène les gens vers les biens matériels ?Tous les deux.Les cœurs sont comme des moteurs,l’âme, un subtil moteur à explosion.Nous sommes égaux.camarades, dans la masse des travailleurs,prolétaires du corps et de l’esprit.Ensemble seulementnous pourrons embellir l’univers,le faire aller plus vite, grâce à nos marches.Contre les tempêtes verbales bâtissons une digue.Au boulot !La tâche est neuve et vive.Au moulinles creux orateurs !Au meunier !Qu’avec l’eau de leurs discoursils fassent tourner les meules !Vladimir Maïakovski – Le poète est un ouvrier (1918)
avec mes meilleurs vœux 2014 pour vous et vos proches
Un siècle après 1914 et le début de la « grande » guerre, permettez-moi de former les vœux les plus forts d’engagement pour la paix.
Bien loin d’une célébration de l’unité nationale, rappelons-nous cette boucherie mondiale qui envoya dans les tranchées des travailleurs de tous les pays mourir sous les bombes que les mêmes industriels fournissaient de chaque coté, cette guerre pour le partage du monde qui ne se terminera vraiment qu’avec la victoire finale sur le nazisme ouvrant le mouvement vers les indépendances nationales, cette première grande guerre technique qui développera une industrie militaire devenue le premier marché mondial, cette guerre qui poussera le peuple paysan russe à une révolution dont le premier acte fut de déclarer la paix, et qui poussera partout à l’affirmation internationaliste « prolétaires de tous les pays, unissez-vous ».
Rappelons-nous les soldats du refus, les mutins du chemin des dames, de la mer noire ou de la Courtine, la chanson de Craonne…
Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendrontCar c’est pour eux qu’on crèveMais c’est fini, nous, les troufionsOn va se mettre en grèveCe sera vot’ tour messieurs les grosDe monter sur le plateauSi vous voulez faire la guerrePayez-la de votre peau
Cette histoire centenaire reste une leçon actuelle quand les bruits de bottes se multiplient sur la planète, que de tant de dirigeants occidentaux se présentent avec tant d’aisance comme des chefs de guerre, que l’affrontement économique pour le (re)partage du monde et de ses matières premières met en cause cette domination états-unienne construite justement à l’issue de cette grande guerre.
Pour que notre siècle ne soit pas celui de la répétition brutale des violences du précédent, il nous faut en faire vivre la mémoire du refus, et trouver les mots du quotidien pour unir partout ceux qui ne vivent que de leur travail, combattre le racisme, l’antisémitisme, ce nazisme renaissant partout en Europe, trouver les mots d’aujourd’hui pour faire vivre l’espoir du progrès humain, d’une autre société.
Et parce que le poète a toujours raison, qui voit plus haut que l’horizon, oui, nous avons besoin des poètes, ces travailleurs des mots comme le dit si bien en sortant de la fureur de cette grande guerre, le poète russe Vladimir Maïakovski.
Souhaitons nous pour 2014 un anniversaire de paix et de progrès !
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