




L’installation vidéo au lycée était très intéressante, non seulement pour le contenu de l’émission, les questions des jeunes et les réponses des invités, mais aussi par le dispositif lui-même qui montrait ce qu’est en fait une émission de télévision dont on ne voit le plus souvent que le résultat. Là, on avait sur le coté le « plateau » avec les invités, sur la droite la projection du résultat, l’émission, et devant au milieu, tout l’installation de prise de vue, de montage… qui permettaient de se rendre compte qu’il y a ce que les invités disent, et ce que le réalisateur montre en choisissant l’angle de vue, le montage, même s’il s’agissait bien d’un « direct »…
Parmi les invités, on ne présentait plus Toumi Djadja, un des premiers marcheurs, mais il y avait aussi un jeune, une anthropologue qui travaille avec les femmes âgées des minguettes, et une jeune femme policière, issue d’une famille immigrée d’un quartier populaire de Paris, et qui se souvient de la télévision parlant de la marche en 1983 qui lui a donné l’impression qu’elle pouvait jouer un rôle, elle qui deviendrait plus tard policière dans les services de renseignements Français… d’où des échanges riches sur les relations police-population qu’il faudrait reprendre…
Le dimanche au cinéma, j’ai été surpris par cette webseries que je pensais être un documentaire comme on en a vu d’autres, mais qui m’a emporté dans une histoire actuelle, sans jamais de discours sur la marche elle-même, mais des images d’époque et d’aujourd’hui comme décor d’une histoire actuelle, construite avec les jeunes, parlant des relations filles-garçons, du racisme, mais aussi de l’homophobie, de la violence, de la réussite, de la solidarité… avec une musique qui pourrait sembler décalée mais qui pourtant donnait toute sa force au film, des chansons de Brassens, chanté par Jean Sangally, le bluesman africain de Vénissieux…. Difficile de ne pas reprendre cette "balade des gens qui sont nés quelque part"…
C’est vrai qu’ils sont plaisants tous ces petits villagesTous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces citésAvec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plagesIls n’ont qu’un seul point faible et c’est d’être habitésEt c’est d’être habités par des gens qui regardentLe reste avec mépris du haut de leurs rempartsLa race des chauvins, des porteurs de cocardesLes imbéciles heureux qui sont nés quelque partLes imbéciles heureux qui sont nés quelque part…