C’est pourquoi nous voulons attirer l’attention de notre conseil sur un enjeu social primordial sur lequel nous pouvons agir, la santé. La dégradation du système de santé public prend une dimension dramatique qui commence à nous rapprocher de pays où la santé est massivement privatisée et marchande. Après le COVID et la précarisation de milliers de familles, c’est un enjeu humain et social, un droit fondamental trop souvent mis en cause. Le lien se fait vite entre santé et fascisme quand le sénat vote pour la fin de l’aide médicale aux migrants. Comme si les virus et les bactéries étaient dépendantes des statuts ou des identités ! Comme si les sénateurs ne savaient pas que les bénéficiaires de cette AME coutent 1000€ de moins en moyenne qu’un ayant-droit.
Mais en même temps qu’on décide de supprimer au sénat et sans doute de réduire à l’assemblée cette dépense médicale pour les migrants, on renforce une approche marchande de la santé qui chercher à peser sur les dépenses de santé, avec une hausse de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) à 3,2% pour 2024, en dessous de l’inflation et en dessous de sa « dynamique naturelle » d’augmentation à 4,6%.
Et ce PLFSS reste également bien silencieux sur les pénuries de médicaments, comme sur les actualités terribles dans les crèches privées, les hôpitaux ou les EHPAD, après l’affaire ORPEA. Sur ces sujets, les propositions du Gouvernement sont soit insuffisantes et inacceptables, soit inexistantes. Et la reprise de ce que nous appelons l’hôpital des portes du sud par un groupe privé nous laisse dans l’incertitude, entre la joie du maintien de tous les services, tous les emplois, dans un cadre devant garantir le reste à charge pour les habitants, et l’inquiétude devant un groupe privé dont le patron est un dirigeant du MEDEF qui va évidemment introduire une logique privée dans la gestion de cet hôpital.
Et nous entendons parler du décret ministériel qui limiterait le nombre de sites d’urgences, certains évoquent quatre sites seulement pour notre agglomération.
Mais notre métropole peut agir ! Nous pensons que la mission d’évaluation de l’état des lieux de la santé dans notre métropole que nous avions proposé en 2021 nous aurait été utile aujourd’hui pour aider les acteurs de la santé à agir utilement avec nous.
Notre politique de santé doit clairement affirmer notre choix du renforcement d’une santé publique élargie. Or, nous sommes inquiet de la situation de Henri Gabriel, que les gestionnaires ont commencé à vider, seulement 87 lits utilisés sur 205. Une société, Mengrov, a été mandatée pour réfléchir à l’avenir du site. Nous savions que pour les HCL, ce ne serait plus un site de santé publique mais aujourd’hui, on peut se demander s’il restera un site en lien avec la santé.
Rappelons que notre assemblée à voté largement un voeu pour le maintien de Henri Gabriel à Saint-Genis. Comment les services métropolitains peuvent-ils travailler dans un autre cadre ?
Oui, nous lançons de nouveau une alerte sur la santé publique dans notre métropole.