Mais je reste un incorrigible optimiste… oh, pas de la raison, dès qu’on s’informe et qu’on réfléchit, c’est l’inquiétude qui domine, mais un optimiste du cœur, de la confiance dans l’humanité, dans la jeunesse, et aussi dans ces pays du Sud qu’on présente comme une menace, alors qu’ils cherchent, bien légitimement, les voies souveraines de leur propre développement.
C’est pourquoi je vous appelle à voter Léon Deffontaines ce dimanche pour les élections européennes. Pas pour peser sur le parlement européen, dont à vrai dire, nous nous désintéressons avec raison. Qui connait les députés européens ? Sa majorité sera à droite toute, avec de plus en plus de pays dirigé par l’extrême-droite. On ne peut rien en attendre.
Et pourtant toute élection est importante car elle est un moment d’expression citoyenne, en quelque sorte une prise de température de la société, une photo de nos opinions, bien mieux que tout sondage !
Le vote communiste avec Léon Deffontaines dimanche, c’est un vote qui dit des choses claires.
- c’est le vote qui dit clairement qu’il faut que cette union européenne meurt pour construire de nouvelles coopérations européennes et internationales, le bulletin du seul parti qui a toujours voté contre tous les traités européens !
- c’est le vote de la paix et de la paie, de la paix sans laquelle personne ne sait où ira la guerre, et de la paie, parce-que nous payons déjà les guerres dans la rigueur budgétaire, les salaires, l’inflation, et que Macron nous dit clairement que nous la paierons encore plus chère demain
- c’est le vote anti-Bardella. Notre jeune candidat a été remarquable dans les débats où il a été opposé au candidat du RN, dénoncant les votes des députés RN
« Ils ont voté contre l’augmentation des salaires, contre leur indexation sur l’inflation, les Français sont pour,
Ils ont voté contre le retour de l’ISF, l’écrasante majorité des Français est pour
Ils ont voté avec la République en marche contre la loi sur les déserts médicaux, Elle était espérée par toute la ruralité »
« La réalité c’est que le RN a le même projet économique que Macron » - C’est le vote anti-Macron, le vote pour une autre société que cette république des riches, le vote contre les réformes des retraites, de l’allocation chomage, des allocations logement…
- c’est le vote qui pose la question de reconstruire à gauche, pour une gauche qui s’organise pour changer vraiment, c’est à dire pour changer de société.
Car la gauche a échoué à « changer la vie », la promesse qui l’avait porté au pouvoir en 1981, et depuis, malgré la droite la plus bête du monde qui ne cesse de se diviser, la gauche est incapable de porter de nouveau un espoir populaire. L’élection de ce dimanche 9 juin sera une nouvelle étape de cette crise de la gauche. La première leçon qu’il faudra tirer, c’est de rejeter l’électoralisme, dans lequel certains voudront nous enfermer dimanche en nous parlant déjà de la prochaine échéance électorale. Il faut cesser de croire que la démocratie se résume à des campagnes électorales de plus en plus dominée par une médiatisation publicitaire. C’est le modèle US d’une démocratie de l’argent.
Gramsci, un communiste italien mort dans les prisons fascistes, a proposé de considérer la révolution dans un pays développé comme la construction d’une « hégémonie » politique des milieux populaires. Si dans un pays arriéré comme la Russie, la révolution pouvait être la prise militaire de l’état, laissant comme le disait d’ailleurs Lénine le plus gros du travail pour la suite, dans un pays développé, elle supposait de construire partout une « domination » des idées populaires sur les idées bourgeoises, au plan local, dans le monde du travail, dans la culture, dans l’éducation…
Or la crise de la gauche en France, c’est le recul généralisé des idées progressistes, de la solidarité, de l’égalité, de la fraternité, au profit du chacun pour soi, de la concurrence. C’est même l’« hégémonie » des idées réactionnaires qui construit la domination de l’extrême-droite. Croire qu’une élection présidentielle pourrait venir inverser le rapport de forces existant dans la société, c’est croire au miracle, c’est un idéalisme dangereux pour les luttes sociales.
Mais l’histoire n’est jamais fini ! La crise du monde occidental s’approfondit et l’extrême-droite ne peut que la creuser, libérant la violence contenue dans toute société individualiste reposant sur la concurrence. Dimanche soir, le score du candidat communiste sera la mesure de notre envie de reconstruire un rassemblement populaire majoritaire, une gauche populaire, républicaine, sociale, internationaliste, une gauche qui remette l’idée de révolution sur la table.