Les salariés de Marechal/Veninov protègent leur usine Enregistrer au format PDF

Intervention du groupe des élus communistes à la création du comité de soutien
Mardi 14 décembre 2010 — Dernier ajout jeudi 16 décembre 2010

Après la manifestation de jeudi 9 dans la ville, le maire de Vénissieux organisait la première rencontre du comité de soutien aux salariés de Marechal/Veninov. Près de 150 personnes avant le conseil municipal. Après les présentations de chaque syndicat de l’intersyndicale de l’usine (CGC, CGT, CFDT), le maire de Vénissieux, le député communiste et l’élue régionale communiste à l’emploi prenait la parole pour appeler à renforcer l’action.

Le maire donnait ensuite la parole aux groupes politiques du conseil :

Intervention pour le groupe communiste du conseil municipal de Vénissieux

Quand les élus communistes distribuaient un tract au marché invitant à la rencontre de ce soir en mairie, on pouvait mesurer la place de ce site industriel dans l’histoire de la ville. C’est bien le nom « Marechal » qui fait déclic et permet de rencontrer des anciens et de raviver les souvenirs de beaucoup d’autres.

Les grands sites industriels sont un patrimoine d’une ville, et nous refusons de le laisse comme le champ libre des guerres économiques que mènent les mercenaires modernes du capitalisme.

La ville de Vénissieux est et reste une ville industrielle, malgré toutes les restructurations subies. Vénissieux en 2010, c’est plus de 30% des emplois dans l’industrie. Et c’est pour défendre ce patrimoine du travail que nous n’oublions pas la fermeture de St-Jean Industrie l’an dernier, site industriel pillé par un patron voyou qui se palace dans le luxe de la cité internationale de Lyon, mais va faire son profit au loin, en prenant soin de se désengager personnellement de toute responsabilité pour laisser la dépollution du site de Vénissieux et le paiement des salaires à la charge de la collectivité. Nous poursuivons d’ailleurs l’action avec les salariés pour obtenir justice.

Et nous ne pouvons que constater qu’un grand groupe mondial comme Bosch, qui annonce 2 milliards d’investissements dans le monde, fait le choix stratégique de se développer en Allemagne et à l’Est et plus loin encore, mais décide de de délaisser son métier d’équipementier automobiles en France.

Mais il n’y a pas que ces exemples de casse industriel. Il y a aussi l’entreprise Carbone Savoie qui présentera le 21 janvier prochain son investissement de 25M€ pour une industrie propre et sûre pour ces salariés. Deux investissements vont fortement réduire les émissions polluantes, avec l’objectif d’être à la moitié de la future norme européenne de 2012, et de réduire fortement les émissions de poussières principalement pour la santé des salariés au travail.

Et il y a aussi l’entreprise METALDYNE pour laquelle la ville donnera tout à l’heure un avis favorable pour son investissement lié à une augmentation de capacité d production, justement sur un équipementier automobile.

Et nous n’oublions pas la lutte victorieuse de TSV, ex AREVA que la logique de la rentabilité pour les capitaux promettaient à la démolition et que les salariés ont défendu, avant d’en assurer eux-mêmes le développement et la croissance.

Si nous connaissons tous la forte pression vers l’abandon de secteurs industriels entiers, qu’imposent les actionnaires et capitaines d’industrie de salons qu’on voie dan s les médias nous parler d’entreprise sans usine, ou d’usine sans travailleurs, nous refusons la fatalité.

Nous savons que d’autres choix économiques sont possibles, que d’autres priorités d’investissements sont nécessaires et que cela pose en grand la question devenue incontournable de la démocratie réelle dans l’usine, l’entreprise, le groupe… Pas une démocratie de façade, électorale avec flon flon et grand show médiatique pour endormir ceux qui pourraient perturber le système, mais une démocratie réelle, celle qui permettrait aux 90 salariés de Veninov de connaître la situation réelle de l’entreprise, de se prononcer sur la stratégie du groupe. Aujourd’hui, difficile de dire si nous sommes dans une préparation de délocalisation ou dans un étranglement de l’industrie par les banques. Quand les salariés témoignent qu’on les a fait travailler en heure sup pour stocker des millions d’Euro de produit et les envoyer sans doute en Allemagne et que quelques semaines plus tard, ils n’ont plus rien à faire, on ne peut bien sûr que penser au pire. Mais si la réalité des autres sites européens est aussi difficile, c’est peut-être bien le manque de financements pour l’industrie qui est en cause, le rôle des banques qui touchent pourtant des milliards à bas coût de la BCE.

Cette opacité est au cœur du système capitaliste tel qu’il est. Le groupe des élus communistes et apparentés s’engage à coté des salariés pour les aider à faire la lumière, organiser le plus large soutien possible dans toute la ville et avec nos partenaires.

Nous sommes inquiets, mais avec ceux qui luttent, ceux qui manifestaient jeudi matin dans Vénissieux, et qui manifesteront ce jeudi matin devant la préfecture, nous ne nous résignons pas, au contraire, nous appelons à la reprise en main de l’industrie par les salariés, les collectivités, l’état.

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