Nous ne pouvons donc que nous féliciter des nombreuses actions conduites dans le cadre de notre agenda 21 et des résultats autant en terme de maitrise de nos consommations énergétiques, que de biodiversité ou de modes doux, même si nous savons que le travail doit continuer. Mais cet ancrage local de notre politique de développement humain durable se fait dans un monde qui reste marqué par les inégalités et même les guerres. Qui demande le coût carbone d’une bombe ? Et quel sens cela pourrait-il avoir ?
Entre les discours des dirigeants du monde occidental, qui disent se préoccuper du climat, les politiques présentées comme devant contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et les réalités de ces émissions, il y a un gouffre. Il suffit de constater l’évolution avant et après le protocole de Kyoto ! On connaît les émissions depuis 1958. Elles augmentaient de 1% par an jusqu’en 2000, et elles augmentent de 3% par an depuis, malgré l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto en 2005 ! Seule la crise de 2008 a provoqué une légère baisse. Si l’augmentation de 2013 à 2014 n’est que de 2,5%, au niveau mondial, la croissance de la production électrique se fait avec du gaz ou du charbon, malgré les investissements considérables dans le solaire et l’éolien.
Le scénario 2.6 du GIEC qui limiterait le réchauffement à 2°C est désormais inatteignable. Nous n’avons que 30 ans pour inverser la courbe. En toute urgence, il faut arrêter les investissements électriques carbonés (notamment charbon), les perspectives de récupération/stockage étant clairement lointaine, concentrer les efforts, non sur la rentabilité des lobbys du solaire ou de l’éolien, mais sur le surcout du stockage des électriques intermittents qui ne représentent chaque année, malgré les aides massives, qu’un peu plus de 30GW de puissance nouvelle, bien loin des 400 nécessaires pour se substituer aux investissements charbon et gaz et stabiliser nos émissions ! Et encore beaucoup plus pour les réduire. De ce point de vue, cessons de dénigrer le nucléaire qui est la chance de la France dans cette crise climatique, même s’il n’est lui-même qu’une petite partie de la solution !
Nous verrons si la COP 21 arrive à des décisions qui limitent le réchauffement. Nous verrons si les états confirmeront le financement de 100G€ par an, mais de toute façon, l’expérience a largement démontré une chose. Tant qu’on fait appel au marché, en fait à l’intérêt privé, on se trompe. Les tarifs de rachat d’ENR électriques, les places de marchés qui inventent les prix négatifs, les bulles spéculatives du solaire qui détruisent nos emplois, la dérégulation généralisée des marchés et la fin du service public sont un contresens absolu !
On parle désormais autant de guerres du climat que de solidarité face aux conséquences du réchauffement. Oui, l’urgence climatique, c’est de changer le système !
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