Logement

Impressionnant ! D’abord par la rapidité. Le centre de la barre s’effondre et semble entrainer les deux cotés. Cinq secondes à peine et le nuage de poussière grossit et s’étend dans ce rayon des 200 mètres dont on s’aperçoit qu’il était vraiment nécessaire de l’évacuer. Puis il bouge lentement vers le sud et s’étiole, dix minutes après, c’est l’espace vide et chacun cherche ce qu’on voit qu’on ne voyait pas et commence à se demander, mais où exactement était cette immense barre ? Quelques minutes plus tard, les grandes bâches qui protégeaient la petite barre et la première tour sont enlevées. Les habitants évacués vont pouvoir rentrer chez eux, les spectateurs partout, dans les rues, aux balcons, et parfois même sur quelques toits en parlent encore.

Si l’emploi et la santé sont les priorités du moment, on sait que le logement est un enjeu essentiel des droits, y compris de l’emploi ou de la santé. Or, la crise du logement s’est aggravée ces dernières années. Les réformes successives des gouvernements ont réduit à zéro le financement par l’état de l’aide à la construction, fragilisé économiquement et juridiquement les bailleurs sociaux, les poussant à vendre des logements pour se renflouer. Le résultat est terrible, une chute brutale de la construction, aggravée par la crise. Et pour les habitants, c’est une brutale aggravation du mal logement, avec un record dans la métropole de Lyon, presque 10 demandes pour une offre… un niveau digne de Paris. Même à Vénissieux dont certains reprochent le « trop » de logements sociaux, la pression de la demande augmente… 6 demandes pour une offre fin 2020…

Dans ce contexte, et malgré les difficultés du confinement, la ville a accueilli virtuellement l’ensemble des bailleurs sociaux ce 18 mars 2021, sous la présidence de Michèle Picard, pour mieux organiser les relations sur l’ensemble des sujets, le logement bien sûr, mais aussi la rénovation urbaine, la sécurité, l’hygiène, le cadre de vie, la propreté et les conseils de quartier.

L’ordre du jour était dense, abordant tous les aspects de la relation entre la ville et les bailleurs, en présence des adjoints concernés, Yolande Peytavin pour l’urbanisme, Idir Boumertit pour la rénovation urbaine, Anouar Sghaier pour le cadre de vie, Jean-Maurice Gautin pour la sécurité, Véronique Callut pour l’hygiène… [1] :

  • Opérations de rénovation urbaine dont NPNRU (démolitions, relogement, réhabilitations, résidentialisations…)
  • Programmation annuelle de logement social (secteurs privilégiés, granulométrie, financement)
  • Gestion de la demande et des attributions du logement social
  • Hygiène et salubrité (problématique des punaises de lit)
  • Cadre de vie (collecte et enjeu des silos enterrés)
  • Occupation non réglementaire (hébergement, sous-location)
  • Tranquillité publique, sécurité

Une deuxième partie portait sur la place des bailleurs dans les Conseils de quartier et l’enjeu de la participation citoyenne pour la relation entre locataires et bailleurs, qui sont souvent interpellés dans les assemblées générales de conseil de quartier.

La rencontre du 17 novembre proposée aux élus du conseil municipal de Vénissieux a été très utile. Elle a permis de présenter la gestion de la demande de logement à des élus, dont beaucoup des nouveaux élus, qui sont souvent confrontés aux situations d’urgence du logement, à des habitants demandeurs de logement depuis longtemps et ne savant pas pourquoi ils n’ont pas de propositions…

J’avais proposé cette rencontre à tout les élus du conseil municipal. Pour l’instant, seuls des élus de la majorité ont participé. Mais la soirée a été enregistrée et les présentations sont disponibles aux autres élus qui me les demanderaient.

J’ai rapidement introduit la soirée avant de donner la parole aux invités.

Depuis que j’ai pris la délégation du logement et la présidence de la SACOVIV il y a 6 ans, il s’est passé beaucoup de choses et j’ai beaucoup appris. Dès ma première visite au congrès HLM, j’ai mesuré les contradictions des politiques publiques pour la gestion des attributions de logement, le sujet pourtant principal pour les demandeurs. Et je me suis très vite interrogé sur l’aide que la ville pouvait apporter aux demandeurs. La ville les a d’ailleurs consulté en 2016 sur le projet de loi logement, et j’ai depuis rencontré des centaines de demandeurs.

La préparation du prochain compte administratif de la ville de Vénissieux, qui sera adopté par le prochain conseil municipal en juillet, a été l’occasion de prendre un peu de recul sur tout ce qui a été fait par la ville pendant le confinement puis le déconfinement… Masques, paniers légumes, aides sociales, suivi des personnes à risques, accueil des enfants de soignants, les actions se sont multipliées pendant 3 mois, et ce sont des centaines d’agents municipaux qui ont mis en place des actions exceptionnelles pour des milliers de Vénissians.. Mais au fait, combien ça a couté ?

En préparation du prochain conseil de métropole du 23 Avril, et tenant compte des premiers échos des bailleurs sociaux sur l’impact de la crise pour les loyers, je me suis adressé au vice-président de la métropole en charge du logement, Michel Le Faou, pour lui demander d’étudier une nouvelle aide au logement dans le cadre du Fons de Solidarité pour le Logement.

La crise que nous vivons est d’abord sanitaire, mais elle a une énorme dimension sociale. Bien sûr parce que le confinement est profondément inégal comme toute la société ! Ce n’est pas du tout la même chose pour une famille nombreuse pauvre dans un logement en suroccupation sans balcons, et pour une famille aisée dans une grande maison avec jardin… Et dans les deux cas, l’accès au travail scolaire sur internet est lui aussi très inégal !

Comme adjoint au logement, je sais aussi que pour beaucoup de locataires, la perte de revenus va les mettre dans l’impossibilité de régler leur quittance. En temps normal, c’est déja difficile pour beaucoup, malgré les aides, mais la perte de travail souvent précaire, l’attente du paiement du chomage technique dans les petites entreprises, tout peut mettre des centaines de locataires dans le rouge.

J’ai sollicité les bailleurs sociaux qui ont tous renforcé leur action préventive mais je pense qu’il faut plus.

J’ai participé le 29 septembre dernier à une rencontre de présentation de la « vente de logements HLM » organisée par le vice-président de la métropole Michel Le Faou.

La présentation a été illustrative des contradictions de la politique gouvernementale que la métropole veut bien sûr mettre en œuvre mais qui se heurte aux réalités économique, sociales et urbaines… dont la fragilisation des bailleurs sociaux confirmée par la dernière conférence des présidents des trois offices métropolitains.

La lecture du compte-rendu de la conférence des présidents des offices publics de HLM du Grand Lyon est instructive. Il confirme ce que nous disions il y a 2 ans à propos de la réforme logement du gouvernement. Elle fragilise les bailleurs sociaux pour s’attaquer au logement social.

Le projet de rénovation urbaine dans le quartier du couloud fait débat. Comme toujours en période préélectorale, tous ceux qui cherchent comment exister dans la vie politique se serve de ce débat pour tenter de diviser les Vénissians et de les opposer à l’équipe municipale. Il est donc d’autant plus important de prendre le temps nécessaire à un débat public éclairé, permettant de partager les dossiers tels qu’ils sont et pas tels que la rumeur les déforme. Les objectifs de la ville sont définis dans l’intérêt des habitants, actuels et futurs de ces quartiers, et nous avons déjà une longue expérience de cette transformation des quartiers que tout le monde peut constater à Vénissy ou à Amstrong, les deux premiers quartiers les plus impactés par cette rénovation urbaine. J’ai présenté ces enjeux dans un article général sur la rénovation urbaine. Mais je veux aussi entrer dans le débat sur ce quartier du couloud.

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