Logement

L’enquête publique organisée par la métropole de Lyon pour la création d’une ZAC [1], sur les quartiers marché/monmouseau/balmes est une occasion pour un débat public d’importance sur l’avenir de notre ville, sur les liens à construire entre les quartiers des minguettes et la ville, notamment le centre ville. Ce projet de ZAC se situe justement entre village et plateau…

C’est pourquoi j’espère que de très nombreux Vénissians participeront à cette enquête, trouveront du temps pour découvrir les dossiers, les cartes, les tableaux… et mieux identifier les enjeux et les défis de ce grand projet urbain. D’autant que si les projets de la rénovation urbaine qui doivent être validés par l’état ce mois de juillet ont été présentés dans des réunions publiques et notamment les assemblées générales des conseils de quartier en 2017, le temps a passé et les présentations souvent oubliées…

Pourtant cette « ZAC » nous parle de l’avenir des minguettes dans Vénissieux. Cela concerne tous ceux qui sont proches de la place du marché, entre Cachin-Oschatz et les pentes des minguettes vers le centre ville, le Cluzel… mais nous concerne tous, compte tenu de l’histoire de notre ville avec la création de cette ZUP, ses bouleversements et sa rénovation engagée il y a 15 ans.

J’ai participé au rassemblement devant le festival international du logement social vendredi 7 juin pour faire entendre le besoin « d’une autre politique du logement ».

Il y avait une trentaine de locataires, mobilisés par deux fédérations de locataires, la CNL (confédération nationale des locataires) et la CSF (confédération syndicale des familles). Après quelques hésitations, et devant les rafales de vent violent qui interdisaient d’installer un barnum sur la place des archives, nous nous sommes installés dans la grand hall du bâtiment [1].

Ce texte signé par les fédérations de locataires CNL et CSF est proposé à tous ceux qui veulent faire entendre dans la métropole de Lyon une voix collective contre le mal logement et pour le droit au logement.

Il sera diffusé lors d’un rassemblement à l’occasion de la clôture du festival international du logement social, le

vendredi 7 Juin de 15h à 17h
place des archives (Lyon, derrière Perrache).

Comme beaucoup de Vénissians, j’ai découvert avec surprise l’étude sur l’image des quartiers sensibles vue par les visiteurs Airbnb. Ma première réaction est l’inquiétude que ce type de service marchand dérégulé puisse se développer partout et peser sur les résultats réels des politiques de (...)

Madame, monsieur,

La multiplication des plans et conventions pour le logement dans la métropole faisant suite à une série de lois destinées officiellement à sortir du mal logement nous mobilisent tous. Beaucoup d’efforts sont fait pour mieux gérer le logement social, les attributions, mais chaque année, le rapport de la fondation Abbé Pierre vient donner un écho médiatique à ce que nous constatons tous, les tensions montent autour des demandeurs car les attentes sociales sont de plus en plus fortes, pour l’accueil, l’hébergement, les publics prioritaires, le logement social dans son ensemble.

Je suis intervenu le 18 mars dernier en conseil de métropole pour donner un écho à ces situations et tenter de percer un faux consensus qui laisse croire que les actions portées par la métropole vont inverser les tendances au mal logement dans un monde de précarisation continue du travail.

L’attractivité métropolitaine n’y change rien, car elle concerne aussi bien les investisseurs que les salariés ou les migrants. Nous savons que nous aurons demain plus de mal logés, plus de demandeurs, plus de public prioritaires… Or nos moyens stagnent ou régressent.

La fondation Abbé Pierre vient de publier son rapport annuel sur l’état du mal logement, rapport qui montre que les politiques publiques qui disent pourtant vouloir résorber le mal logement n’ont pas inversé les tendances de fonds qui fabriquent du ma logement…

  • la baisse de l’effort public pour le logement s’est accéléré depuis 2017 revenant en dessous du niveau de 2007. On passe de 2% du PIB en 2016 à 1,69% en 2018, soit une perte de 7 milliards par an pour le logement !
  • résultat, un secteur de plus en plus rentable pour l’état, avec un record en 2018 de 74,4 Milliards de recettes pour seulement 41,9 milliards de dépenses ! Non seulement l’état aide moins le logement, mais il se remplit les poches avec !
  • conséquence bien sûr, le logement pèse de plus en plus sur les dépenses des ménages, atteignant en 2018 22,6% du budget d’un foyer. Heureusement que nous héritons d’un parc social qui protège encore des millions de français avec des loyers « modérés » !

Dans ce contexte, le premier message de la fondation Abbé Pierre est terrible : « Aux portes de la rue, Quand l’État abandonne les personnes sortant d’institutions » Des milliers de personnes chaque année subissent des fins de prise en charge par des institutions sans solution de logement à leur sortie, qu’il s’agisse de jeunes majeurs de l’Aide sociale à l’enfance, de personnes sortant de détention ou d’hospitalisation psychiatrique. Au moment où l’État d’un côté tente de reloger les personnes sans domicile, de l’autre il continue à créer de nouvelles exclusions tous les jours.

Et pourtant le gouvernement a lancé la politique du « logement d’abord », dont un des objectifs est de ne plus avoir de « sorties sèches à la rue » d’une institution. Voilà le cœur du problème des politiques dites « sociales ». Elles affichent des objectifs qu’on peut partager, mais elles n’arrivent même pas à compenser les conséquences des politiques publiques générales, ni l’insuffisance des moyens consacrés à soigner leurs victimes… Il vaudrait mieux chercher à réduire réellement les inégalités à la source !

J’espère que la fondation Abbé Pierre fera comme il y a deux ans une présentation de ce rapport à Lyon. Ce rapport est une mine d’informations sur la situation réelle vécue par des millions de mal logés, et notamment sur toutes les situations qui conduisent à la rue, dont les expulsions sans relogement.

Ce sera de nouveau une question à la fin de la période hivernale. Michèle Picard maire de Vénissieux interpellera de nouveau l’état et la métropole en prenant des arrêtés contre les expulsions qui seront traduit en justice par le préfet, et elle pourra de nouveau montrer à quel point il y a bien une question juridique non résolue, puisque la loi autorisant les expulsions sans relogement est contraire à la loi qui prétend assurer le « logement d’abord » dans toutes les situations sociales !

J’avais il y a deux ans répondu à une journaliste préparant un dossier sur les expulsions. J’ai retrouvé mes réponses qui restent complètement d’actualité…

La conférence intercommunale du logement de la métropole de Lyon a pris connaissance le 20 décembre 2018 d’un projet de « convention intercommunale d’attribution » des logements qui traduit la politique logement de la métropole dans l’organisation des attributions de logement avec les bailleurs et réservataires. Elle est constituée d’un volet « diagnostic », d’un document cadre qui fixe les orientations d’attributions des logements sociaux, et enfin d’un troisième volet précisant les objectifs et les moyens mis en œuvre. Elle devrait être soumise au conseil de métropole avant l’été 2019.

Cette même conférence intercommunale avait proposé le 11 juillet 2018 un « plan partenarial de gestion de la demande et d’information des demandeurs ». La ville de Vénissieux avait donné un avis réservé compte tenu que si des actions utiles et positives sont inscrites dans ce plan, chacun sait qu’il ne fera pas reculer le mal logement, compte tenu de l’insuffisance criante de l’offre comme des moyens publics de financement du logement social et de l’hébergement.

Depuis quelques jours, une femme et ses 4 enfants sont sans logement, dans la précarité permanente entre hôtel et voiture… Les enseignants de l’école des enfants se sont mobilisés et ont décidé de l’installer dans l’école depuis lundi soir.

Le journal le Progrès s’en était fait l’écho lundi puis de nouveau ce mercredi, mais cette fois, ce n’est pas un article de journaliste, c’est un véritable tract partisan ! L’article fait parler une institutrice qui aurait dit qu’ils étaient sans aucune nouvelle ni des élus, ni des services de la ville ou de la métropole.

C’est tout simplement un mensonge, et le journaliste n’a cherché à le vérifier ni auprès des élus, ni auprès des services ! à se demander si ces propos ont été vraiment tenus. Dans ce cas ils ne sont tenus que pour en faire un buzz politicien et non pas pour aider à la solution la plus rapide, et le journaliste n’avait aucune raison d’offrir une telle tribune insultante pour tous ceux qui se démènent pour trouver une solution depuis lundi.

Car des contacts ont bien eu lieu entre les services de la ville comme de la métropole et la famille ou l’équipe enseignante. Lundi, le maire a pris la décision de prendre en charge la nuit d’hôtel, l’adjointe aux affaires sociales en a parlé à la directrice de l’école, solution non retenue par l’équipe occupant l’école. J’ai personnellement eu au téléphone la directrice deux fois lundi et nous avons poursuivi par sms. J’ai expliqué à une autre institutrice mardi soir la proposition faite par la ville d’un logement temporaire dans une procédure en attente de la validation de la métropole.

Donc, vraiment, ne rien vérifier auprès des élus et écrire qu’ils n’ont rien fait, ce n’est pas du journalisme.

Finalement, La métropole nous a informé ce mercredi après-midi qu’une proposition était faite à la famille à partir du 21/11, apportant une solution temporaire en attente d’une attribution de logement. J’espère que cette solution va fonctionner et que l’urgence sera ainsi pris en compte, mais il me semble que c’est l’occasion d’un débat de fonds sur l’urgence et les actions de solidarité.

Comme chaque année, j’ai participé au congrès HLM, qui se tenait cette fois à Marseille, ce qui m’a permis de rencontrer beaucoup d’acteurs du logement social et de mieux comprendre comment être plus efficace pour la SACOVIV, et comment défendre ce logement social que les réformes du gouvernement ont fortement mis en cause.

J’ai contribué avec Michèle Picard à la rédaction de cet appel signé par les maires et adjoints au logement communistes, mais aussi des élus divers qui ont à cœur le logement social. Il répond aux situations dramatiques qu’a connu la ville d’Aubervilliers avec deux incendies mortels dans des logements dont un immeuble insalubre, mais aussi aux conséquences terribles des réformes du gouvernement avec une nette baisse des constructions en 2017, aggravée en 2018, rompant avec la tendance à la hausse pourtant insuffisante des années précédentes.

Pire, le gouvernement avec la loi PACTE vient d’exclure près de 500 000 salariés Français des bénéfices du 1% logement, en relevant le seuil de 20 à 50 salariés et dans le même temps prive Action Logement de 400 millions d’euros par an, remettant en cause le financement de la rénovation urbaine et de l’aide à la pierre…

C’’est l’urgence pour le logement, faites connaitre cet appel à tous les locataires, à tous les demandeurs. Ecrivez moi pour contribuer à l’action collective pour défendre les HLM !

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