D’abord sur la situation globale… Pour atteindre les 25% de logement sociaux sur les plus de 800 000 logements de la métropole, il faudrait en construire plus de 100 000 sans rien construire d’autre ! La politique de l’habitat métropolitain en prévoit 4000 par an.. Autant dire qu’en 2020 comme en 2050, on sera très loin de l’objectif !

Clairement, la politique publique de l’habitat n’a pas les moyens de ses discours !

D’autre part, le jeu politique a affirmé un principe pour tout aussitôt lui trouver des exceptions… Ainsi, des villes sont « exonérées » de l’objectif bien qu’elles n’atteignent pas le seuil de 25%. Elles sont exonérées quand elles bénéficient de la « DSU », la dotation de solidarité urbaine qui dépend du niveau de vie des habitants et de l’existence de quartiers prioritaires de la ville… On considère qu’elles ont assez de problèmes à résoudre, mais c’est parfois des villes qui ont de vraies possibilités foncières et des équipements publics qui permettraient d’accueillir plus de logements sociaux…. !

• C’est le cas de Oullins, sauvé par le quartier de la Saulaie, et dont le maire dit clairement qu’elle n’atteindra jamais les 25%… Dans le mandat 2008-2014, le taux SRU a stagné, passant laborieusement de 16,65% à 17,03%, en gros 50 logements sociaux de plus dans une ville qui en manque mais compte plus de 12000 logements en tout !
• C’est aussi le cas de Lyon, mais qui est passé pendant le mandat 2008-2014 de 18,74% à 19,76%… ce qui représente 2600 logements de plus. La tendance est cette fois nette et devrait permettre d’atteindre le seuil de 25% en 2020… Il est vrai que Gérard Collomb a accepté de mutualiser le seuil SRU avec les villes qui sont en dessous du seuil, en gros, il construit dans Lyon, les logements sociaux que l’Ouest Lyonnais ne veut pas construire…
• La situation de Meyzieu, exonérée aussi interroge…ce n’est pourtant pas le foncier qui manque !

Mais certaines villes, tout en restant loin de l’objectif, ont fait des efforts significatifs

• Chassieu, passé de 13,78% à 16,57% (une centaine de logement)
• Craponne, passé de 11,03% à 15,62% (plus de 200 logements)
• Corbas, passé de 10,06% à 13,79% (près de 150 logements)
• Genas, qui double presque, de 5,94% à 10,25% (plus de 200 logements)
• Francheville, passé de 13,78% à 18,23% (plus de 200 logements)

Bref, c’est possible ! Et c’est une urgence pour relever le défi du mal logement dénoncé chaque année par la fondation Abbé Pierre.