Des voeux numériques de paix et de transitions… Enregistrer au format PDF

Jeudi 26 janvier 2023 — Dernier ajout mercredi 6 septembre 2023

Merci à tous d’être présent pour ces voeux 2023 qui auraient pu être joyeux après deux années de pandémies qui ont tout bousculé, mais qui se retrouvent dans un contexte de crises permanentes et accumulées, de l’urgence climatique à la guerre qui se renforce en passant par le resserrement monétaire et ses menaces financières. Il est difficile d’être léger et positif dans ce contexte et pourtant le sens des voeux ne peut être que d’espérer… Donc, espérons que le monde trouve le chemin de la paix, de l’adaptation au changement climatique, de la construction d’une société décarbonée, de la stabilité monétaire au service du développement de tous et de tous les pays… espérons…

Mais les vœux sont aussi l’occasion de prendre du recul sur notre actualité et nos missions, ce qui a changé et ce qui peut changer demain.

De ce point de vue, tout s’accélère encore avec cette société du numérique toujours en croissance et en innovation dans une société avec le numérique qui peine à suivre le rythme.

Il me parait toujours utile de faire cette distinction entre la société du numérique, celle à la quelle le SITIV contribue, celles des informaticiens de toutes sortes, architectes, développeurs, analystes, experts de la donnée et autres, celle en gros de la donnée, du code et du calcul, et la société avec le numérique, celle des humains, des services publics, de la matière et des sentiments, celle pour laquelle le SITIV travaille, celle de nos maitres d’ouvrages qui sont nos villes.

J’avais coutume de dire dans un des mes cours en système d’information que le code ne prend de valeur que dans les usages, ce qui faisait souvent réagir mes collègues et des étudiants pour qui le cœur du numérique restait la donnée et le calcul.

C’est un vieux débat qui remonte à Pythagore disant « tout est nombre » critiqué par Aristote disant que le calcul ne peut pas tout expliquer, parcequ’il repose nécessairement sur une abstraction qui ne peut tout dire du réel. Et dans mon cours sur la modélisation, je reprenais cette idée aristotélicienne que tout modèle est toujours une réduction…

C’est un sujet très moderne tellement la puissance du calcul s’impose partout, des modèles climatiques au célèbre chatGPT qui peut rédiger une dissertation. J’ai fait le test sur mon sujet de philosophie au BAC en 1975, « l’état peut-il être non violent ». Evidemment, j’avais fait une réponse très politique s’appuyant sur l’analyste marxiste de l’état comme outil de dictature de la classe sociale dominante, et bien entendu la réponse de chatGPT est très banale

Oui, l’état peut être non violent. Il existe des états qui se basent sur des principes de non-violence et de résolution pacifique des conflits, comme l’Inde sous la direction de Mahatma Gandhi. Cependant, il est important de noter que la non-violence n’est pas toujours possible ou efficace dans toutes les situations, et il peut y avoir des cas où l’utilisation de la force est nécessaire pour maintenir l’ordre public et protéger les citoyens.

Cela dit, elle est banale mais dans le sujet, et bien écrite, en Français !

Pourtant j’ai le souvenir d’avoir fait il y a plus de 10 ans une expérience avec un algorithme banal qui simulait un psychanalyste à partir de règles très simples du genre, dire « hum » de temps en temps, toutes les trois remarques, faire référence à un mot utilisée par le patient deux remarques avant, après une phrase contenant tel mot, répondre « et votre père »… Et le résultat était bluffant !

Tout cela pour dire que le numérique impressionne, mais qu’il faut toujours le regarder du point de vue de la société avec le numérique, celle dans laquelle on vit pour le situer correctement. Par exemple, l’intelligence artificielle permet de détecter un cancer dans une radio du poumon mieux que les plus grands cancérologues, mais une fois ce constat fait, elle est incapable de tenir compte du contexte, du patient pour définir la stratégie de soin… Dans ce cas, elle n’est bien qu’un outil au service du soignant…

J’en reviens au SITIV ! Nous avons des experts de la société du numérique en architecture, sécurité, plan de reprise d’activité, applications nécessaires aux services publics, messagerie, collaboratif… mais notre mission est de créer les conditions de leur appropriation par les usagers, d’abord les agents de nos villes, et peut-être demain plus largement leurs partenaires, les usagers… Le SITIV n’a pas de valeur en dehors des pratiques qu’il permet de développer dans nos villes….

Et nous devons relever pour cela plusieurs défis

  • celui d’un numérique inclusif, capable de s’adapter à tous, d’être accompagné pour l’accès de tous aux droits, et c’est un défi énorme dans un monde ou toutes les procédures administatives sont dématérialisées alors qu’une part importante des usagers sont en difficulté d’usage du numérique, pour de multiples raisons. J’en ai découvert une très concrète récemment, dans le quartier Léo Lagrange de Vénissieux, une armoire d’opérateurs est cassée et des préados s’amusent à débrancher des connections, coupant internet à des batiments entier…
  • celui d’un numérique sécurisé, souverain, transparent, résilient face aux attaques dans cette société du numérique qui ressemble encore à un véritable farwest. On dit que la majorité du trafic de messagerie est consommée par des hackers et du spam, des collectivités de renom se sont retrouvés avec une informatique HS, et pas que des hôpitaux, mais aussi des communes réputées, des départements… et nous avons été attaqué, sans gravité heureusement, mais notre capacité à contenir ces attaques, et aussi à reprendre après une attaque majeure sont cruciaux, et pour ce dernier, ne peut être tenu qu’avec les villes qui sont seules à pouvoir organiser une reprise d’activité après attaque.
  • celui d’un numérique transparent, reposant sur des codes ouverts, qui ne laisse de places ni aux rentes ni aux portes dérobées… Des rumeurs évoquent de nouveaux aux USA la mise en cause de google dont la position dominante dans la publicité numérique est critiquée, c’est un exemple qui peut nous interroger car pourquoi utilisons nous google maps plutôt que geoportail ? google agenda plutôt que zimbra ?

Ces défis sont ceux que nous relevons notamment avec l’entente créée avec la métropole du Grand Lyon et la ville de Lyon pour un portail agent élu collaboratif qui est en place et qu’il s’agit désormais de déployer. Le plus grand chantier de ces prochaines années sera bien sûr celui de la messagerie pour la métropole, mais nous avons dans chacune de nos villes un chantier tout aussi important de déploiement et d’appropriation de cette plateforme qui permet de partager une identité de confiance pour tous les agents, de se connecter à toutes ses applications par un seul portail et progressivement par une seule authentification sécurisée. permettez-moi de prendre ce seul exemple, la double authentification est disponible mais il reste beaucoup à faire pour son usage par tous dans chacune de nos villes… !

Pour conclure, sur ces défis et notre responsabilité, permettez-moi de citer le directeur du développement monde de google Ray Kurzweil, dans une de ses déclarations enfiévrées sur les promesses du numérique, décrivant le monde de demain dans l’opposition entre ceux qui accepteront d’être « augmenté » par le numérique, et ceux qui refuseront ou résisteront qu’il appelle les « chimpanzés du futur ». Il devrait revoir la planète des singes et se méfier de la résistance des chimpanzés…

Merci à tous les agents du SITIV qui en font un organisme de mutualisation reconnu largement, à sa direction, Stéphane, Catherine et Fabrice, à tous nos partenaires qui forment un écosystème fortement local.

Meilleurs voeux 2023 à toutes et tous !

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