Les électeurs eux vont voter dans 14 circonscriptions pour des listes qui ne seront pas dirigées par Gérard Collomb mais par 14 « têtes de listes » dont plusieurs seront aussi candidats comme maire de leur commune. Il y aura un lien parfois très important entre l’élection municipale et l’élection métropolitaine, qui auront lieu le même jour dans le même bureau. Par exemple, on peut penser qu’à Villeurbanne ou les deux élections se feront sur le même territoire correspondant à la commune, le vote des électeurs sera très lié entre élection municipale et élection métropolitaine.
Autrement dit, la question qui sera posée aux électeurs en mars prochain ne sera pas « votez-vous pour Collomb », mais « pour quel maire de votre commune » et pour « quels conseillers métropolitains de votre circonscription »… La question posée dans le sondage déforme donc totalement la nature de l’élection et son pouvoir prédictif est donc très faible.
Que l’institut fasse un sondage à sa manière, cela le regarde, mais que aucun journal qui reprenne ses résultats ne questionne la conclusion est vraiment surprenant… et révélateur de la faiblesse du rôle de journaliste, supposé vérifier les informations, les mettre dans un contexte, et ne pas les réduire à ce qui fait « du buzz… »
Le Progrès aurait pu relever que ce sondage repose en fait sur une « présidentialisation » de l’élection métropolitaine qui déforme sa nature. L’élection métropolitaine est plus proche de l’élection européenne que d’une élection présidentielle française ! La majorité métropolitaine est très incertaine, et le résultat de Lyon, dans lequel on peut penser que Gérard Collomb a un net avantage, ne pèsera que sur un tiers des sièges, autrement dit, ce n’est pas Lyon qui fera seule la majorité du conseil ! Or, les autres circonscriptions sont soit plus à gauche (Villeurbanne et Portes du Sud), soit clairement à droite. Comme je l’avais montré dans une étude des potentiels électoraux, la future majorité est plus qu’incertaine et ne traduira pas le vote des électeurs. En 2014, la majorité des votes étaient clairement à droite, et pourtant Gérard Collomb a été élu président !
Cette présidentialisation accélère cette « métropolisation politique » qui se fait contre les communes et contre les maires ! Gérard Collomb avait réussi à faire croire aux maires de centre et de droite des petites communes qu’il allait les défendre et assurer leur place dans la vie métropoiltaine. Il les a laché alors qu’il avait tout pouvoir comme ministre de l’intérieur, et dans cette campagne, il les fait carrément disparaitre du débat électoral !
Décidément, il faut une autre métropole, une métropole des communes et des citoyens ! Pour cela, laissez tomber la politique politicienne des egos et des titres chocs, ce qui compte, c’est qu’il est possible de gagner plus d’élus communistes, plus d’élus d’une gauche authentique, refusant la droitisation de la vie politique métropolitaine.
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