La France porte une terrible responsabilité dans le drame des réfugiés Syriens. Car ceux dont le ministre Laurent Fabius disait il y a peu, qu’ils faisaient du bon boulot sur le terrain, sont aujourd’hui parmi les terroristes avec les armes que nous leur avons livré. Ce sont eux qui font fuir les syriens au Liban ou en Turquie.
Pire, le programme alimentaire mondial a été contraint de réduire de moitié en Juillet son aide alimentaire aux réfugiés syriens au Liban… ce qui a sans doute contribué au nouvel exode de ces réfugiés vers l’Europe.
L’urgence première est donc diplomatique. Il faut aider les pays voisins à accueillir dignement les réfugiés. Il faut faire reculer la guerre en Syrie et pour cela, il faut d’abord faire cesser le financement de ces terroristes et les priver de tout soutien logistique. Il faut rompre avec l’interventionnisme militariste et renouer avec une diplomatie de paix qui respecte l’indépendance des états, y compris de la Syrie. Rien ne justifie la politique de la France pour faire « tomber » le régime laïque syrien, quelque soit sa nature politique, en s’appuyant sur les régimes rétrogrades et racistes des monarchies pétrolières du golfe.
Dans ce contexte, l’usage médiatique et politicien d’une photo d’enfant mort est indigne des dirigeants européens quand tant de photos depuis des mois nous montraient déjà la réalité de milliers de drames dans toute la méditerranée.
En attendant, il y a des réfugiés qui s’ajoutent aux autres, aux milliers de demandeurs d’asiles, de sans domicile fixe, dans un contexte ou des millions de familles cherchent un logement digne et accessible.
On peut toujours faire des déclarations sur les 77 000 logements sociaux disponibles, il faut dire qu’ils sont pour l’essentiel dans la Creuse, la Nièvre ou autres départements qui perdent des habitants, et que bien entendu, les réfugiés ne trouveront pas dans ces lieux, les services ou les solidarités dont ils ont besoin.
Il est facile d’annoncer pour le président de région qu’il met à disposition l’ancien siège de la région, quand il n’a même pas pris le temps d’en parler au maire de la commune, ni aux services publics concernés par le logement et l’accueil d’urgence
Il est facile de faire appel aux initiatives privées de solidarité, tout en cachant les enjeux de l’accueil de réfugiés, sanitaires, sociaux, éducatifs, mais aussi de sécurité, tant les réseaux de passeurs et de trafics exploitent toujours la misère du monde.
Mais il y a depuis des années des centaines de réfugiés à Calais dans des conditions indignes. Il y a partout des bidonvilles qui accueillent des populations venant de l’Est de l’Europe. Il y a déjà des réfugiés tunisiens ou syriens isolés qui ont trouvé une solution, à Vénissieux comme dans d’autres villes. Le préfet l’a dit lui-même. Le nombre de demandeurs d’asile a augmenté de 50% ce premier semestre 2015 à Lyon !
Donc, il faut un programme d’urgence pour augmenter l’offre d’hébergement pour les différentes catégories, demandeurs d’asile, réfugiés, sans domiciles, et ne pas les mettre en concurrence, ni dans les faits, ni dans les représentations politiques.
Nous demandons, comme pour le plan Grand Froid, une gestion sous la responsabilité de l’état, de lieux à identifier et aménager, qui peuvent reposer sur des bâtiments existants, ou sur des bungalows, et la ville de Vénissieux est prête à le faciliter, dans un cadre qui suppose :
- Une augmentation significative de l’offre d’hébergement en CADA pour les demandeurs d’asile
- Une augmentation significative de l’offre d’hébergement d’urgence disponible au 115
- La création de centres d’hébergements pour les réfugiés avec un accompagnement social réel
pour ne pas, comme le dira le vice-prédident Le Faou, organiser la concurrence entre les situations d’urgence.
Le préfet a annoncé que l’état ne savait pas quand ni combien de réfugiés seraient dirigés vers Lyon. Il a demandé de recenser les hébergements possibles, en insistant sur le fait que les réponses privées ne pouvaient être que des réponses de dépannage, pour de courtes durées, et qu’il fallait aussi des solutions plus durables. Il a annoncé un renforcement de l’offre d’asile et d’urgence sans donner de chiffres, tout en insistant sur le fait qu’il fallait faire sortir les demandeurs d’asile dont le dossier avait été traité… pour faire de la place aux arrivants…
Mais pour libérer une place de demandeurs d’asile ou d’un hébergement d’urgence, il faut le plus souvent une offre de logement social ! Or le logement social ne peut répondre à la demande existante ! En fait, la majorité des demandeurs d’asile n’ont pas obtenus de droit d’asile et donc en fait, le préfet sait qu’ils peuvent être reconduit à la frontière ! Il a même précisé que, dans le respect du droit, le nombre de reconduites augmentait chaque année.
Bref, on va faire de la place pour les réfugiés arrivants, en expulsant des réfugiés déjà là… Enfin…d’ailleurs, même pas sûr qu’on accueille des réfugiés qui sont en ce moment bloqués aux frontières Est de l’Union Européenne. Tout cela n’est pour l’instant, qu’un effet de communication.
Face aux drames générés par les guerres que nos gouvernements ont attisé, les politiques des états occidentaux apparaissent de plus en plus clairement pour ce qu’elle sont : irresponsables, inhumaines, inefficaces !
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