Zr est d’abord un menteur publicitaire, un agitateur qui ne cherche que le buzz médiatique en profitant d’une place privilégiée dans tous les médias. Quel journaliste l’a interrogé sur sa provocation des prénoms musulmans qui envahiraient la France ? Pourtant, c’est simple, les dix prénoms de garçon les plus fréquents en France en 2020 sont dans l’ordre : Léo, Gabriel, Raphaël, Arthur, Louis, Jules, Adam, Maël, Lucas et Hugo ! Visiblement très marqués par l’immigration !
Mais il le fait le plus souvent à partir de constats que tout le monde peut faire. La France va mal, son industrie est affaiblie, ses services publics sont en crise, son école ne sait plus faire réussir les élèves, ses villes sont fragilisées par les trafics et les incivilités, son unité est attaquée par les communautarismes et le chacun pour soi, sa souveraineté est réduite au service de la puissance allemande sous domination US… Quelque soit le sujet, il a une explication simple, c’est la faute de l’immigration, notamment musulmane.
Cela pourrait faire sourire comme pour ces prénoms musulmans fantasmés, mais Zr est tout sauf un idiot. Il connait la crise politique profonde d’une démocratie malade, d’une médiatisation qui résume la politique aux sondages et aux slogans, d’une fracture citoyenne qui fait qu’une majorité des Français, notamment dans les milieux populaires, se méfient des institutions, des partis et des personnalités politiques. Il sait que les élites politiques françaises sont enfermées dans l’impasse du refus de la démocratie après le viol du NON populaire de 2005, qu’elles ne peuvent que continuer à mentir pendant que les inégalités se creusent et que la république se délite. Il utilise les médias en les prenant à leur propre jeu, pour transformer les inquiétudes légitimes devant la crise de société que nous vivons en réaction à droite toute, faisant des immigrés les ennemis de la France, créant ainsi les conditions d’une fascisation accélérée. Personne ne sait s’il est mis en scène pour garantir la victoire de Macron au 2e tour ou s’il est choisi pour accélérer les réformes capitalistes demandées par les milliardaires qui le financent.
Zr dénonce l’islam comme si c’était l’affaire des immigrés. Mais qui installe dans la république les forces islamistes des pétro-dollars, des grands clubs de football aux investissements dans la finance ? Qui a donné la légion d’honneur a un tyran rétrograde et intégriste ? Ce ne sont pas les immigrés du monde du travail, mais les dirigeants occidentaux qui utilisent l’islamisme pour des raisons géopolitiques, qui avaient créé Alqaida pour combattre les russes en Afghanistan, qui ont décidé de détruire la Lybie, puis la Syrie non pas pour les droits de l’homme, mais pour les affaires du pétrole et du gaz. Ce sont les USA qui continuent au nord de la Syrie d’exploiter les champs de pétrole dans les zones occupées par des milices islamistes. C’est le ministère de l’intérieur qui organise l’islam en France avec les ambassades dans une géopolitique qui reste dominée par la « FranceAfrique ». Ce sont les pétroliers occidentaux qui continuent à travailler avec les émirs du pétrole qui sont les financeurs de l’intégrisme. Zr dénonce les musulmans en France pour ne pas dénoncer l’alliance stratégique de l’occident avec l’Arabie Saoudite.
Zr nous dit que la langue française est un « chef-d’Œuvre en péril ». Mais qui détruit la langue française ? Les immigrés qui font tout pour que leurs enfants réussissent à l’école ? Les slameurs de banlieue qui écrivent des textes magnifiques et font vivre un Français retrouvé face à la machine culturelle anglo-saxonne des grands médias ? Non, ce sont bien les multinationales qui imposent l’anglais dans les entreprises, l’Union Européenne qui impose l’anglais alors même que le seul pays dont c’est la langue en est sorti, le MEDEF qui est « Ready for the future », comme si le Français était déjà dépassé, les publicités qui nous envahissent d’anglicismes quotidiens. Et les gouvernements successifs qui accompagnent ce « soft power » des USA en affaiblissant ce qui pourrait au contraire conforter la langue de la république, les services publics et l’éducation nationale !
Zr dit vouloir « défendre les intérêts de la France et des Français ». Mais contrairement à ces discours anciens, et comme Marine Le Pen, ses conseillers affirment « On veut être crédible économiquement, cela exclut les aventures comme la sortie de l’euro ou de l’Union ». Il ne remet pas du tout en cause la « concurrence libre et non faussée » de l’Union Européenne. Au contraire, il veut accélérer les réformes demandées par l’UE, augmenter l’age de la retraite, réduire les impôts pour les entreprises…
Alors il peut faire un constat facile « Depuis qu’on est rentré dans l’Euro, à un niveau trop élevé pour la compétitivité française, (…) on est complètement asphyxié ». C’est ce que prévoyaient les communistes quand ils dénonçaient le traité de Maastricht qui ne pouvaient qu’accélérer une désindustrialisation commencée dès les années 80 avec la casse de la sidérurgie française. A l’époque, de très grandes manifestations réunissaient des travailleurs de toutes origines contre le gouvernement malheureusement de gauche.
Mais ce sont les immigrés venus faire tourner nos usines dans les trente glorieuses qui ont décidé de les délocaliser ? Ce sont les travailleurs détachés polonais qui décident des fermetures d’usines en France ? Bien sûr que non !
Quand Zr cite Marx décrivant le rôle des chômeurs comme « armée de réserve » du capitalisme, il veut seulement s’en servir de boucs émissaires pour détourner la colère populaire, diviser pour ne pas mettre en cause le système qui profite de cette armée de réserve. Marx au contraire appelle à l’unité « travailleurs de tous les pays, unissez-vous ». Sur ce plan, Zr est le contraire de Georges Marchais et l’insulte quand il le cite. Quand le dirigeant communiste dénonçait l’immigration organisée par le patronat contre les travailleurs en France, il défendait les travailleurs français et immigrés et reprenait un slogan de toujours des communistes « travailleurs français et immigrés, solidarité » ! Mais Zr attaque les immigrés car il ne défend pas les travailleurs ! Au contraire, il se sert de leurs divisions pour mieux les affaiblir !
Zr fait de grandes déclarations pour dénoncer « Le plus grand crime d’Emmanuel Macron […] c’est d’avoir laissé partir Alstom chez General Electric ». Mais il ne peut proposer la seule solution dans notre pays où l’industrie s’est toujours développé au service d’une stratégie industrielle de l’état et des grands services publics. Il faut nationaliser EDF, ENGIE et ALSTOM pour reconstruire une filière énergétique garantissant une énergie décarbonée à bas prix ! Mais ça ne peut pas plaire aux donneurs d’ordre de Zr, ces multimilliardaires qui cherchent comment faire plus encore que Macron dans leur intérêt, et notamment comment engager la privatisation complète de EDF.
Quand Zr parle de la défense nationale, il oublie de parler de son ami d’extrême-droite US Steve Bannon, l’ancien directeur de campagne de Donald Trump, qui explique sa stratégie par cette formule délicate « Inonder la zone de merde ! », autrement dit être la voix la plus scandaleuse pour être au centre de l’attention médiatique et des débats politiques. Quand Zr dit qu’il faut sortir de l’OTAN, c’est pour cultiver le scandale et faire parler de lui. Mais son ami Bannon dit la vérité de sa conception du monde, le règne de la guerre et de la domination des USA. Si Zr défend l’alliance avec la Russie, c’est l’alliance des nationalismes contre les peuples, l’alliance des oligarchies pour dominer chacune leur pays, et s’il dit que la guerre USA-Chine n’est pas la notre, c’est en dénonçant « un régime totalitaire communiste, la Chine ! ».
Il porte le projet de toutes les extrêmes-droites du monde, conforter la place de sa bourgeoisie nationale dans la concurrence mondiale, « Ni vassalité américaine ni soumission chinoise. La France a les capacités de devenir un pôle de puissance à part entière… ». Mais l’histoire nous apprend comment les nationalismes conçoivent la nation, en réduisant les dépenses sociales pour les pauvres, en réduisant les impôts pour les riches et en précarisant encore plus le travail pour augmenter les profits !
Mais comme Zr ne peut pas promettre du sang et des larmes à tout le monde, il veut faire croire que les immigrés seront les seules victimes, et que tous les autres seraient gagnants ! C’est pour cette raison fondamentale qu’il faut dénoncer Zr. Non pas pour ses outrances ou pour son racisme, mais pour son rôle au service du capitalisme qui a toujours été destructeur de la France, la France rebelle de la révolution, de la commune de Paris, de la résistance, des grandes luttes sociales qui sont remises en cause depuis des décennies par les gouvernements successifs.
Pour Zr, la « France qui n’a pas dit son dernier mot », c’est le France de Pétain, de la finance, de la concurrence capitaliste, de la nation coloniale et militariste. Mais c’est la France de la résistance, des droits du travail, de la coopération, de la solidarité, de la paix entre les peuples qui n’a pas dit son dernier mot !
En fait, Zr, c’est le dernier mot de la France d’extrême-droite contre la France que nous aimons, celle qui porte toujours le nom de Robespierre, celle que nous chantons avec Jean Ferrat.
Ma France, Jean FerratDe plaines en forêts de vallons en collinesDu printemps qui va naître à tes mortes saisonsDe ce que j’ai vécu à ce que j’imagineJe n’en finirai pas d’écrire ta chansonMa FranceAu grand soleil d’été qui courbe la ProvenceDes genêts de Bretagne aux bruyères d’ArdècheQuelque chose dans l’air a cette transparenceEt ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sècheMa FranceCet air de liberté au-delà des frontièresAux peuples étrangers qui donnaient le vertigeEt dont vous usurpez aujourd’hui le prestigeElle répond toujours du nom de RobespierreMa FranceCelle du vieil Hugo tonnant de son exilDes enfants de cinq ans travaillant dans les minesCelle qui construisit de ses mains vos usinesCelle dont monsieur Thiers a dit qu’on la fusilleMa FrancePicasso tient le monde au bout de sa paletteDes lèvres d’Éluard s’envolent des colombesIls n’en finissent pas tes artistes prophètesDe dire qu’il est temps que le malheur succombeMa FranceLeurs voix se multiplient à n’en plus faire qu’uneCelle qui paie toujours vos crimes vos erreursEn remplissant l’histoire et ses fosses communesQue je chante à jamais celle des travailleursMa FranceCelle qui ne possède en or que ses nuits blanchesPour la lutte obstiné de ce temps quotidienDu journal que l’on vend le matin d’un dimancheA l’affiche qu’on colle au mur du lendemainMa FranceQu’elle monte des mines, descende des collinesCelle qui chante en moi, la belle, la rebelleElle tient l’avenir, serré dans ses mains finesCelle de trente-six à soixante-huit chandellesMa France
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