Mais curieusement, il ne nous dit rien dans son discours du 5 septembre sur une accélération des efforts de rénovation énergétique pourtant indispensables. Et il ne dit rien sur les mesures qu’il prend pour assurer la production électrique en France. Il continue même à chercher la solution en Allemagne et propose de lui vendre du gaz pour lui acheter de l’électricité.
La première mesure aurait du être de relancer la centrale de Fessenheim pour retrouver ses 12TWh. C’est impossible pour cet hiver, mais cela aurait pu être fait pour le prochain. D’ailleurs, l’Allemagne, après avoir relancé le charbon, vient de décider de maintenir ses deux dernières centrales nucléaires qui devait fermer fin 2022. On peut constater à quel point la « transition énergétique allemande » et ses près de 600 milliards d’investissements dans les renouvelables électriques est un impasse et un choix « pro-gaz » qui coute très cher économiquement et politiquement avec un très faible impact sur les émissions carbonées. La consommation de carburants fossiles dans le total énergétique allemand n’a baissé que de 82% à 76%. Tout ces milliards pour ça ? C’est pourtant l’Allemagne qui impose cette transition dans toute l’U.E. et qui a conduit la France à délaisser son nucléaire civil depuis la dérèglementation de l’énergie.
Le président Macron aurait pu aussi expliquer quels moyens il donne à EDF pour retrouver au plus vite les capacités de production nucléaire, car c’est bien la seule contrainte qui pèse sur la France pour cet hiver.
EDF a 32 réacteurs à l’arrêt, 18 pour des maintenances normales, 12 pour des réparations suite à la découverte de corrosion et 2 pour éviter de devoir les couper pour rechargement en plein hiver. Mais Macron ne dit rien du plan de maintenance et de réparation. Pourtant, le calendrier de redémarrage de EDF est public et prévoit 51 réacteurs en service sur 56 dès décembre, et les 5 derniers en février 2023. Cela ne se fait pas au détriment de la sécurité. Ce plan a été validé par l’autorité de sureté nucléaire fin juillet, et EDF prévoit même de contrôler l’ensemble de ses réacteurs par ultrasons pour rechercher d’éventuelles nouvelles traces de corrosion.
Mais pour Macron, comme aussi pour tous ceux qui veulent nous imposer une sortie du nucléaire qui suppose de réduire très fortement les consommations énergétiques, c’est une opportunité pour nous faire accepter une sobriété contrainte, et créer, comme pour le COVID, des divisions entre les français. On l’a vu pour le PSG ou la chasse aux jets privés. On peut comprendre la colère de ceux qu’on a convaincu de faire des sacrifices qui voient les plus riches en rigoler. Mais le transport aérien ne représente en France que 1,5% de nos émissions et a déjà réduit ses émissions de moitié depuis 2000 ! Pour les jets comme pour les voitures ou les camions, il faut bien sûr réduire les gaspillages et avoir un débat public transparent sur l’utilité sociale de nos mobilités. Mais le déplacement aérien d’un club de foot qui amène 50 000 personnes dans un stade est-il moins légitime que le déplacement d’un ministre ?
Encore une fois, certains profitent de la crise énergétique qui est bien une crise économique du capitalisme pour nous diviser et nous imposer un recul de nos droits, de notre droit aux « jours heureux ». Oui, il faut faire « la chasse au gaspi ». Oui, il faut de l’égalité et assurer le droit de tous à une énergie décarbonée accessible. Mais non, cela n’a rien à voir avec du « délestage », de « l’effacement » ou des coupures, qui sont ces sacrifices dont Macron nous menace au nom de la sobriété.
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