Certains se félicitent donc du retour de « l’union de la gauche ». Permettez-moi d’être direct, pas moi ! J’ai passé ma vie politique avec cette union de la gauche qui devait changer la vie en 1981, et j’ai vu d’étapes en étapes l’affaiblissement et l’émiettement de cette gauche, sa perte de repères et d’ancrage dans le monde du travail. En fait, plus le parti communiste hésitant sur lui-même s’affaiblissait, plus le parti socialiste évoluait vers la droite jusqu’au macronisme. En Face, c’était la montée en puissance des idées racistes, libérales, capitalistes, du chacun pour soi et de la concurrence pour tous.
Certains me disent, mais l’apparition de la France Insoumise est un retour à gauche ! Ses militants en sont persuadés, même si le programme de l’AEC n’est franchement pas plus à gauche que celui de Mitterrand en 1981… Mais comme le disait fort justement Jean-Luc Mélenchon lui-même évoquant le tournant de 1983
Le pays a touché le mur de l’argent,, que faire ?. Une stratégie eût été de dire, nous nous appuyons sur le mouvement social, révolutionnaire des masses qui vont défendre les acquis du gouvernement de gauche. Et bien ou était le mouvement des masses ? Il n’y en avait pas.
C’est bien ce qui me préoccupe aujourd’hui, car ce « mouvement des masses », nous avons mesuré dans les grandes luttes contre les lois travail, la réforme des retraites ou du chômage, qu’il était en difficulté, autant pour être uni, pour résister aux provocations et divisions, et surtout en difficulté pour se renforcer jusqu’à devenir majoritaire dans la population elle-même.
Or en 1981, il y avait partout des militants organisés, des amicales de locataires, des syndicats, des forces politiques. Il y avait partout d’innombrables réunions où les discussions étaient vives, avec des citoyens qui avaient lu des journaux, avaient des références, des repères partagés.
En 2022, les militants sont beaucoup moins nombreux, peu organisés, aux faibles ancrages locaux dans les quartiers et les entreprises, plus présents dans les réseaux sociaux que dans les luttes, et ils ne cessent de s’opposer sur d’innombrables sujets, à tel point que les accords de la FI pour la NUPES sont différents entre PC, EELV, et PS…
C’est pourquoi je lance un appel, quelques soient nos engagements et nos convictions sur la situation politique. Il faut d’urgence renforcer la vie associative, syndicale, politique. Ne soyez pas spectateurs ! Organisez-vous ! Créez des amicales de locataires, des syndicats, participez aux conseils de quartier, et engagez-vous dans la vie politique.
Prendre « parti », ce n’est pas perdre sa liberté, c’est au contraire la construire avec d’autres, en faire une lutte collective pour connaitre et comprendre le monde pour pouvoir agir utilement. Comprendre le monde pour le transformer disait Marx. Je suis convaincu qu’il faut renforcer le parti communiste. C’est un joli nom camarade, a changé Jean Ferrat. Je vous invite à le partager !
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